Lors de la conférence hommage aux Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes, organisée hier par l'ambassade de l'Etat de Palestine en coordination avec l'association Machaâl Echahid au forum d'El Moudjahid, l'ambassadeur palestinien à Alger, Hussein Abdelkhaleq, a indiqué que 5 500 Palestiniens, dont 285 enfants, et 100 détenus administratifs, croupissent dans les geôles israéliennes. On compte en Palestine en moyenne 20 arrestations chaque jour dans les territoires occupés. Par ailleurs, cette situation critique a nécessité la mise en place d'un ministère pour défendre les détenus en leur apportant une assistance morale leur permettant de mieux résister physiquement jusqu'à la date de leur libération. «Cette pratique est l'expression d'une politique visant à diminuer les capacités de résistance de nos jeunes combattants ; ces actes criminels nous donnent une volonté plus grande et plus profonde pour vaincre l'ennemi sioniste.» La Palestine enregistre comme prisonniers à durée indéterminée 5500 détenus permanents dont les peines varient entre un et dix ans, le plus souvent sans jugement en violation des lois internationales : «Israël ne reconnaît pas aux prisonniers palestiniens le statut de prisonniers de guerre ; dans la pratique, c'est le commandement militaire israélien et la justice militaire qui régissent les conditions de détention, et notamment le régime de la détention administrative, ce qui permet de détenir une personne durant une période indéterminée pouvant s'éterniser grâce à la procédure de prolongement de six mois renouvelables.» La détention administrative est la seule caractéristique juridique, avec la peine de mort, qu'Israël ait conservé de l'époque du mandat britannique en 1948. Dans le même contexte, le conférencier a rendu hommage à Khader Adnan, un Palestinien détenu depuis décembre dernier dans une geôle israélienne sans charges, ni procès. Khader Adnan sera libéré le 17 avril prochain de sa détention, avons-nous appris. Les autorités palestiniennes renouvellent leur demande à ce que M. Adnan soit libéré «immédiatement, comme tous les autres prisonniers soumis au régime de détention administrative», surtout que son état de santé est critique. Khader Adnan est à ses 66 jours de grève de la faim, ce qui nécessite des soins appropriés qui ne pourront être prodigués que s'il est libéré. Selon M. Abdelkhaleq, la détention administrative permet aux autorités israéliennes de détenir des militants palestiniens sans motif, sans procès et sans limite de temps, ce qui constitue, a-t-il dit, une «violation du droit international» ; d'ailleurs, le cas de Khader Adnan est une nouvelle preuve de l'arrogance d'Israël vis-à-vis des conventions internationales sur les droits de l'homme. Pour l'orateur, l'argument voulant que la détention administrative soit justifiée par des raisons liées à la «sécurité de l'Etat d'Israël» est un non-sens et une aberration, l'état de santé critique de M. Adnan ne lui permet pas de constituer une menace pour qui que ce soit», a martelé Hussein Abdelkhaleq. Détenu sans charge ni procès, Khader Adnane a été arrêté le 17 décembre dernier par l'armée israélienne près de Jénine (Cisjordanie) occupée, où il était porte-parole du mouvement «Djihad islamique». Pour conclure, M. Abdelkhaleq a rendu hommage à la combattante palestinienne Hayfa El-Chalabi, qui a fait une grève de faim dans les geôles israéliennes. «C'est une brave femme qui nous transmet la vraie souffrance de milliers de prisonnières palestiniennes.» Des témoignages concordants font état de maltraitances des prisonniers dès l'instant de leur arrestation et ce, jusqu'à la fin de leur détention. Les prisonniers sont souvent dans l'obligation de porter des chaînes en fer durant leurs déplacements et faisant l'objet de diverses maltraitances physiques, d'humiliations de toutes sortes et de tortures par les enquêteurs à la recherche d'informations.