Une journée d'étude et d'information portant sur la stimulation des initiatives d'investissement dans la wilaya de Batna s'est tenue dimanche à la salle des conférences de la Faculté des sciences islamiques, sous le haut patronage du wali de Batna. Il s'agit des 2es assises qu'organise la wilaya après la première journée d'étude qui s'est déroulée en octobre dernier, laquelle a suscité le dépôt d'une quarantaine de dossiers, selon Abdallah Benkomchi, membre de la Confédération des entrepreneurs algériens. Une source proche de la wilaya nous a, par ailleurs, indiqué que 34 dossiers ou «intentions» d'investissement seraient passés par le Calpi qui a donné son accord. Un intervenant ayant déjà participé aux travaux de la 1re journée d'octobre et ayant exprimé auparavant son souhait d'investir est venu cette fois-ci assister à ces 2es assises. Son projet de panneaux voltaïques solaires est sorti finalement du terrain comme un champignon à la zone industrielle de Aïn Yagout. Un lot de terrain ayant été mis à sa disposition grâce à la bienveillance des autorités de la wilaya. C'est dire que la 1re journée d'étude s'est bien soldée par quelques résultats concrets. Pour ces 2es assises ayant touché près de deux cents personnes, elles ont été placées sous le signe de la continuité. Dans son discours inaugural, le wali de Batna, El Hocine Mazouz, n'a pas manqué de titiller l'amour-propre des gens de Batna et des Aurès en les invitant à participer au rattrapage du retard qu'accuse Batna en matière d'investissement par rapport à certaines wilayas limitrophes, notamment Sétif. Pour le wali, il s'agit de fournir toutes sortes d'éclaircissements et d'accompagnement aux candidats aux investissements pour leur permettre de mieux s'intégrer dans le dispositif global dont la finalité attendue reste le relèvement du niveau de développement de la wilaya. A vocation agricole, la wilaya de Batna est en passe de promouvoir le secteur de l'agro-alimentaire dont les performances sont une réalité et non de la fiction officielle. Les autorités ne souhaitent pas moins que de booster ces acquis par l'encouragement de l'implantation des industries de transformation et l'introduction en aval des investissements de soutien post-productif nécessaire aux stockages, la réfrigération, le conditionnement ainsi que les transports et livraisons des produits agricoles et d'élevage. Le manque est tellement important que le directeur des services agricoles, Grabsi Mohamed-Lamine, ne cesse de prêcher la bonne parole auprès des investisseurs qui, comme les banques, hésitent encore à mettre le paquet sur l'exploitation économique de l'agriculture et des élevages. Ce sont des sources incontestables de richesses renouvelables. Il y a un devoir de méthode et d'urgence à assumer par les différents acteurs : privilégier en priorité la seule vison économique, laquelle doit l'emporter sur toutes les autres considérations, y compris politiques. Les participants à ces 2es assises ont été surpris, positivement parlant, de la désignation à Batna d'un représentant de Sofinance, banque de financement des investissements chargée de gérer le fonds d'investissement de l'Etat. C'est M. Chetara Ouassim qui a donc présenté à l'assistance la société Sofinance et ses missions, à même de contribuer à l'essor des investissements dans la wilaya de Batna. Certains ont cependant déploré l'absence des représentants des banques classiques à ces travaux. Mais de l'avis de spécialistes, les autorités organisatrices de l'évènement devront veiller à l'avenir à assurer une meilleure circulation de l'information, laquelle reste à Batna le parent pauvre du développement local. Lorsqu'un intervenant a déclaré que les titres de concession ne constituaient pas des garanties bancaires, ce fut Me Allaoua Bouteghrar, notaire et président de la Chambre régionale de l'Est algérien, corporation pour la première fois invitée, qui a vite démenti une telle affirmation selon lui erronée. Car, expliquera-t-il à l'assistance, le droit à la concession est bel et bien une garantie pour toute hypothèque en contrepartie de l'obtention de crédits bancaires. Et c'est un motif solide pour l'obtention du permis de construire. Quant à l'exigence du certificat de conformité, Me Allaoua Bouteghrar a précisé qu'il est la condition sine qua non pour l'obtention des titres de propriété. Pour sa part, le directeur de la planification et de l'aménagement du territoire a disserté plus que le temps qui lui était imparti sur les potentialités économiques de la wilaya et ses perspectives futures. « Batna, dira t-il, est plus qu'une métropole.» C'est un «Etat» compte tenu de sa position géographique stratégique, de ses habitants (1 200 000/recensement de 2008), de sa superficie de 12 000 km2. Le DPAT indiquera à ce sujet que la wilaya de Batna est plus grande que 54 Etats dans le monde, dont le Quatar ( 11 000 km2). D'où son centrage sur les atouts du développement local et partant du rôle moteur de l'investissement privé aux côtés de celui de l'Etat : agriculture en voie de réelle promotion, industries en phase de recentrage, élevages en restructuration, patrimoine culturel et archéologique, potentialités touristiques, passage projeté jusqu'à Khenchela de la rocade des Hauts-Plateaux, voie ferrée, transfert des eaux du barrage de Benharoun et maillage infrastructurel de plus en plus satisfaisant. Le DPAT aura ainsi joué le rôle positif de VIP en appuyant, avec conviction, sur les arguments d'attractivité et de compétitivité. Le secrétaire général de la wilaya, Louachni Ahmed, a relevé en fin de travaux que le message ne semble pas passer convenablement, faisant remarquer objectivement qu'il y avait dans la salle une forte présence de «bureaucrates» que d'investisseurs ou porteurs de projets d'investissement d'où le peu d'intervenants dans les débats. Il y a donc nécessité de parfaire à l'avenir la maîtrise de pareilles rencontres en améliorant le management des détails organisationnels : secrétariat actif, interlocuteur entre les organisateurs et les représentants de la presse, documentation suffisante et de qualité, réhabilitation du rôle de la publicité dans la presse écrite avant la tenue de la journée d'étude, renforcement de la couverture informative pendant et après le déroulement des travaux. « Malgré certaines carences évidentes, on reste quand même positifs», a tenu à conclure le secrétaire général de la wilaya.