Après les «méchants islamistes» dénigrés et combattus par les Américano-sionistes, il semble que ces derniers ont trouvé leur «bons islamistes», des spécimens qui conviennent parfaitement au lobby sioniste américain et à ses acolytes yankees. Il s'agit cette fois d'un «islam» en «i» minuscule, un «islam» moderato qui tolère la coexistence avec la barbarie sioniste et renvoie les Palestiniens aux mains de leurs bourreaux. «Les Palestiniens doivent décider par eux-mêmes de la question de leurs relations avec Israël.» C'est du moins la note commune sur laquelle s'accordent les violons de Moncef Marzougui et Ghannouchi. Si le premier a brisé les tabous diplomatiques en expulsant magistralement l'ambassadeur syrien, le second, censé représenter un parti islamiste, vient à son tour de briller par son amour pour les adeptes de la doctrine sioniste. Présent au club de Davos - sous la coupe sioniste -, il n'a pas hésité à déclarer : «Nous sommes très ouverts et nous pouvons garantir vos intérêts et vos investissements beaucoup mieux qu'auparavant, vos intérêts et les nôtres sont complémentaires. Que voulez-vous de plus ?» Déclaration lourde de sens sur laquelle nous ne nous attarderons pas trop, sauf que les intérêts du parti islamiste Ennahda (de Tunisie, à ne pas confondre avec Ennahda algérien) et ceux des sionistes semble intimement converger. Dans cette trahison à ciel ouvert, la fausse note réside dans cette «complémentarité». Une «complémentarité» dans le sociocide palestinien ? Les sionistes assassinent, alors que Ghanouchi et son mentor Marzougui renvoient les Palestiniens à d'autres saints. Dans ce bal aux enchères, Marzougui a quand même transgressé la sémantique en déclarant que «les Palestiniens devaient trouver une solution à leurs problèmes avec les Israéliens eux-mêmes». Et si l'on intervertissait cette déclaration dans le cas syrien. On pourrait par exemple dire : «Les Syriens devaient trouver eux-mêmes une solution à leur problèmes». Cela, notre compère, qui semble avoir goûté aux délices de «la soupe aux lentilles sioniste» qu'Olmert avait offert à Abbas lors d'un dîner intime, ne le dira jamais. Ce serait de «l'ingérence». Et pourtant, le président tunisien n'avait-il pas «conseillé» au président syrien d'aller trouver asile à Moscou ? Apparemment, les trois mille tunisiens qui ont manifesté pour la chute de ce gouvernement me donnent raison. A ce rythme de la nouvelle «démocratie», les manifestants qui se sont dressés contre la conférence des «ennemis de la Syrie» ont été tabassés comme au temps de Ben Ali. En attendant peut-être d'être abattus en tant que «terroristes» ? Cette conférence, qui restera dans les annales de la trahison, rappelons-le, a été co-présidée par la Tunisie et le Qatar, la «banque à papa» des frères musulmans. Enfin, une petite question que pourrait me poser le petit bambin du coin : «Pourquoi, donc, avoir organisé un festin à Tunis pour renverser Bachar Al Assad et pas une conférence des amis de la Palestine» ?