La visite de Medelci à Tripoli devrait ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays. Le conflit libyen avait, se souvient-on, donné lieu à des accusations qu'Alger avait eu du mal à digérer. Depuis la fin de la guerre civile et le remplacement du régime de Kadhafi par celui encore vacillant d'un CNT qui a du mal à rétablir la paix, Tripoli semble mettre de l'eau dans son vin et tente un rapprochement avec son voisin de l'ouest. Les différentes déclarations des nouveaux responsables libyens contrastent avec les attaques en règle dont notre pays faisait l'objet dans une tentative d'entraîner l'Algérie dans un conflit qui n'était pas le sien. Les appels du pied du CNT se sont soldés par une rencontre amicale entre le président Bouteflika et Mostefa Abdeljalil à Doha, scellant une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays. Avant son départ pour Tripoli, Mourad Medelci avait déclaré qu'il n'y avait pas de relations à rétablir entre Alger et Tripoli puisque celles-ci «sont normales». A l'ordre du jour de la visite du ministre algérien des Affaires étrangères, hier, à l'invitation de son homologue libyen, Achour Saad Ben Khayal, le très sensible dossier des armes exfiltrées de Libye à destination des groupes armés qui sévissent dans le Sahel. Rappelons, à cet effet, l'attentat terroriste contre un groupement de gendarmerie à Tamanrasset, samedi, revendiqué par le Mouvement d'Unicité et du Jihad en Afrique de l'Ouest, un groupe affilié à Aqmi. Le même qui a revendiqué le kidnapping de trois Européens d'un camp de réfugiés sahraouis. Medelci a déclaré auparavant que cette visite a pour but «d'écouter» les responsables libyens sur ce qu'ils considèrent comme «points importants» pour les relations bilatérales, en la qualifiant «d'étape s'inscrivant dans une série de visites à effectuer dans les deux pays». Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, avait indiqué que la visite de M. Medelci en Libye s'inscrit dans le cadre de «la concertation politique sur des questions d'intérêt commun» ; elle traduit également «la volonté exprimée par les deux pays de renforcer leurs relations de coopération pour les hisser au niveau de la qualité des liens fraternels et historiques qui unissent leurs deux peuples. Dans une conférence de presse, tenue conjointement avec son homologue libyen, Medelci a affirmé le soutien de l'Algérie à la Libye dans tous les domaines «d'importance majeure», soulignant que la prochaine étape verra l'ouverture de nouveaux dossiers et horizons entre les deux pays. Il a souligné qu'il était venu en Libye «pour transmettre un message de solidarité et de coopération» avec ce pays dans tous les domaines, mais aussi pour examiner de nombreux dossiers « majeurs» telles les questions sécuritaires «même si nous pensons les avoir dépassées aujourd'hui». Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué en outre «qu'il faut normaliser les relations» pour participer «efficacement» à la nouvelle ère que connaît la Libye et la région dans son ensemble, affirmant que la prochaine étape verra de nouveaux horizons entre l'Algérie et la Libye qui «dispose d'énormes potentialités qui doivent être exploitées.