C'est en toute franchise et sans le moindre tabou que Omar Rebrab, directeur général de Hyundai Algérie, s'est exprimé, hier matin au cours d'une conférence de presse à l'occasion de la tenue de la 15e édition du Salon international de l'automobile, au sujet de la relation conflictuelle qui existe entre l'investisseur et la législation algérienne. À comprendre son point de vue, les investisseurs veulent créer une industrie de fabrication de pièces de rechange. Malheureusement avec la conjoncture économique en vigueur en Algérie, on leur met les bâtons dans les roues. Répondant en effet, à une question sur d'éventuels investissements dans le secteur de la fabrication des pièces de rechange en Algérie, M. Rebrab n'est pas parti avec le dos de la cuillère pour exposer l'état des lieux du monde des affaires algérien. «Comment voulez-vous produire si l'investisseur n'est pas protégé par l'Etat?», a -t-il dit. Créer une industrie de fabrication de pièces de rechange, a-t-il ajouté, est une très bonne chose pour le marché automobile algérien. Çela permettra, en premier lieu, de disposer des centaines de postes d'emploi, mais également de régler une bonne fois pour toute le problème de la contrefaçon des pièces qui se pose. A cause de ce problème, personne n'ose investir dans de telles conditions, a -t-il fait savoir. Pour étayer ses propos, M. Rebrab a évoqué le problème du coût du foncier, des taxes et de la législation. «On ne peut pas être compétitif avec des sociétés étrangères si on achète un terrain cher», a -t-il lancé. Pierre Labé, directeur général de Diamal, partage entièrement cet avis. Prenant à son tour la parole, M. Labé a mis en évidence un autre problème et pas des moindres, à savoir celui du dédouanement des pièces détachées. «Dédouaner une voiture assemblée prend 24 à 48 heures alors que pour les pièces détachées c'est plus compliqué. Je vous le dis d'une façon objective, il faut que les pouvoirs publics créent un système d'importation de pièces de rechange avec la même efficacité que le système d'importation des produits finis», a-t-il dit. Abordant la thématique de la sécurité routière et l'apport du concessionnaire pour la préservation des vies humaines, le président de l'Association des concessionnaires automobiles en Algérie (AC2A) a mis en évidence la nécessité de mettre en place une politique articulée autour de certaines normes et adaptée à l'évolution de la construction automobile. A ce titre, l'intervenant a précisé que l'Etat algérien a mis en place un cahier des charges qui impose à l'importateur de voitures de respecter les normes de sécurité mondiale. A ce sujet, le premier responsable de Nissan Algérie a mis en exergue le rôle des pouvoirs publics dans la sécurité routière. Pour lui, «la répression de l'Etat doit être plus sévère vis-à-vis des conducteurs». Afin de sensibiliser le public algérien aux dangers de la route, souligner l'importance des équipements de sécurité des véhicules et poser le problème de la contrefaçon des pièces détachées, les organisateurs du Salon ont mis en place un pôle spécial de prévention routière implantée sur l'allée centrale du Palais des expositions. La 15e édition du Salon international de l'automobile d'Alger qui ouvrira ses portes jeudi prochain, notons-le, verra la participation d'une cinquantaine d'exposants, représentant les différents constructeurs d'automobile dans le monde. Ces derniers partageront un espace de 30 000 m2, soit 10% de plus que l'année dernière. Le Salon qui durera jusqu'au 25 mars ouvrira ses portes au public tous les jours de 11h à 18h. Vous devinez ce qu'il vous reste à faire !