Le président de l'Association algérienne des concessionnaires automobile (ACA) a plaidé pour un dialogue ouvert avec le gouvernement afin de faire des professionnels du secteur de véritables partenaires. À deux jours de l'ouverture officielle de la 14e édition du Salon international de l'automobile d'Alger, prévu du 17 au 27 mars prochains à la Safex Pins-Maritimes d'Alger, le dossier de la construction de la première voiture “made in Algeria” revient au-devant de la scène médiatique et économique non sans apporter de nouveaux éléments. Le président de l'AC2A, dans un point de presse animé hier à Alger, a répondu au ministre des Finances, Karim Djoudi, qui, dans un passé récent, avait déclaré que le crédit automobile ne serait pas réactivé si le véhicule n'est pas monté en Algérie. “Nous prenons acte de la déclaration du ministre des Finances car le signal est clair”, a répondu M. Baïri. Celui-ci, dans un tac au tac avec la presse, dira tout de go que “tous les membres de l'AC2A ont des dossiers pour le montage ou l'assemblage automobile, que ce soit en CKD ou en SKD. Mais vous devez savoir qu'un véhicule importé, comme produit fini, coûterait moins cher qu'un véhicule monté en Algérie. Faudra-t-il aussi développer la logistique qu'il faudra, et ce, même si nous avons un bon tissu qui accompagnerait ce projet aussi ambitieux. Mais le problème est ailleurs. Si nous sommes prêts à expliquer aux constructeurs automobiles la réalité du marché, nous demandons d'abord aux pouvoirs publics de nous considérer comme des partenaires”. Auparavant, Omar Rebrab a estimé qu'il n'existe pas réellement de contacts entre les concessionnaires et le gouvernement. “Il faut savoir que le secteur de l'automobile dépend au moins de 7ministères ! De plus, un constructeur devrait construire jusqu'à 100 000 voitures par an pour espérer être rentable. Or, la progression annuelle est de près de 300 000 véhicules. Faites les calculs ! À titre illustratif, si je m'engage à fabriquer des bus en Algérie, cela me fera perdre de l'argent si on suit la logique des taxes”, dira M. Rebrab. Côté français, le patron de Renault Algérie, Stéphane Galoustian, s'est limité à la seule réponse récemment apportée par le ministre algérien de l'Industrie et Jean-Pierre Raffarin qui était en visite de travail. Par ailleurs, M. Baïri n'a pas manqué de dénoncer les lenteurs constatées dans les importations et les délais de dédouanement des produits, comme le véhicule et la pièce de rechange. “Non seulement les taxes sont assez élevées, ce qui donne un impact direct sur le prix du véhicule, mais les délais de dédouanement sont aberrants. Nous demandons au gouvernement de prendre des mesures d'allégement car cela va de notre crédibilité avec le client, surtout au service après-vente. Ce n'est pas normal qu'une pièce de rechange prenne 1 à 2 mois pour sortir de la douane surtout que la pièce de rechange représente un marché de 500 millions de dollars US. Ceci sans compter le marché de la contrefaçon qui représente 10 millions de dollars”, a expliqué le conférencier. Quant aux prix pratiqués sur le produit neuf, M. Galoustian a, effectivement, affirmé que “les frais ont augmenté aux côté des taxes imposées. Je propose d'ailleurs une étude pour savoir ce qui a augmenté et ce qui ne l'est pas. Pour le moment, j'estime qu'il faut fixer des prix psychologiques pour que le client accède au véhicule neuf”. Pour revenir au Salon de l'automobile, celui-ci accueillera 40 participants, dont 29 concessionnaires, 2 sociétés de tunning et d'accessoires et 3 sociétés d'assurances et d'assistance. M. Slimani dira que toutes les commodités seront mises à profit des concessionnaires, du public et des médias pour réussir ce rendez-vous même si des désagréments d'accès sont constatés du côté de la Foire d'Alger à cause des travaux du tramway. Ouvert au public à partir du 18 mars, de 11h à 19h, ce salon sera dédié aux professionnels de l'automobile, aux accidents de la route, la pièce de rechange, la construction automobile en Algérie, le rôle des assurances, le secourisme et le code de la route. Caractérisé par sa nature de “salon-marché de véhicules”, M. Slimani promet que ce rendez-vous international sera professionnalisé dès 2012 et l'accès sera payant au grand public. Place à la 14e édition d'abord…