La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune a souhaité, hier à Tizi Ouzou, au forum de la Radio locale dont elle était l'invitée, que l'Etat contrôle et plafonne le financement de la campagne électorale des législatives du 10 mai prochain qui constituent «un virage décisif dans l'histoire de l'Algérie». «Si on rate ce rendez-vous électoral avec l'histoire, c'est l'abîme», a-t-elle dit. Evoquant les garanties du président de la République quant à la transparence de ce scrutin, l'invitée du forum de la Radio locale de Tizi Ouzou a considéré que celles-ci sont insuffisantes pour que ces élections ne soient pas entachées de fraude «massive, systématique et généralisée» comme cela a été le cas en 1997, en 2002 et 2007. Des irrégularités qu'elle a imputées au personnel encadreur desdites élections en place depuis 1995 qu'il faut, a-t-elle estimé, impérativement changer, pour limiter la fraude mais aussi et surtout, de rompre avec le système unique et d'aller vers l'instauration d'une deuxième République. Pour Mme Hanoune, les dernières révisions des listes électorales ayant touché les corps des services de sécurité, au sud du pays notamment, avec l'inscription de 32 000 nouveaux électeurs (corps constitués) à Tindouf et 24 000 à Béchar, fait partie de la fraude. C'est pourquoi, a-t-elle dit, le PT a demandé l'annulation desdites listes car, a-t-elle estimé, il s'agit de la crédibilité de ces élections. «Une commission d'enquête a été mise sur pied et devra se rendre dans au moins une quinzaine de wilayas», a-t-elle indiqué. Abordant les nouveaux partis ayant obtenu leurs agréments, la secrétaire générale du PT a fait cas d'une confusion du champ politique qui menace l'ensemble des partis y compris le FLN et le RND qui veulent vaille que vaille «maintenir le statu quo» et qui vont, a-t-elle soutenu, «à l'encontre des réformes initiées par le Président». Mme Hanoune a également souhaité la révision des textes régissant l'immunité parlementaire tout comme elle s'est prononcée sur les privilèges des députés qu'elle a qualifiés d'intolérables. L'indemnité d'un parlementaire est l'équivalent de combien de Smig ? s'est-elle interrogée non sans tirer à boulets rouges sur les partisans du nomadisme politique encouragé par des cercles maffieux qui ont besoin de lobbies au sein de l'Assemblée.