«La décision sera arrêtée cette semaine», a annoncé Louisa Hanoune à propos de sa participation à la présidentielle. Recul tactique, problème technique ou évaluation politique de la situation oblige, le PT temporise et se donne une marge de manoeuvre entre le «oui» d'une participation et le «si» des conditions à satisfaire pour la réussite de «l'examen politique» que constitue la présidentielle. En tous les cas, le suspens maintenu par le PT est allé jusqu'à susciter «l'inquiétude» quant à ses capacités à répondre à l'exigence du nombre de signatures à réunir pour présenter un candidat. «Sur ce plan, nous sommes plus à l'aise par rapport à 2004. Aujourd'hui, le PT dispose d'un nombre d'élus locaux suffisant pour présenter un dossier de candidature», a indiqué Louisa Hanoune, secrétaire général du PT à l'émission «Le forum du jeudi», sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Dans ce cas, le PT temporise-t-il pour préparer l'opinion nationale à une annonce autre que la participation? La position de Mme Hanoune ne va pas dans ce sens: «Nous n'allons pas appeler au boycott», a-t-elle martelé. De là à conclure à une participation du PT à la présidentielle, il n'y a qu'un pas à franchir, celui d'une annonce officielle. Louisa Hanoune avait le mot au bout de la langue, mais elle s'est contentée de dire: «La décision sera prise et connue durant cette semaine.» Cela dit, l'invitée de la Chaîne II a estimé que «l'Etat doit rassurer les Algériens quant à la transparence du prochain scrutin». Explication: «Quand on entend les partis de la coalition présidentielle dire qu'en 24 heures, voire en 48 heures au maximum, ils sont capables de récolter 1.500.000 signatures, j'essaie d'imaginer de quelle façon ils peuvent le faire. A plus forte raison que les APC ferment la nuit et que les signatures doivent être légalisées.» Pour Louisa Hanoune, «ce genre de déclarations discrédite le scrutin». Autre source d'inquiétude pour la représentante du PT, les déclarations de soutien au troisième mandat du président de la République, faites par des associations et organisations, censées être apolitiques. Cela n'a pas laissé Mme Hanoune indifférente. «Arrêtons ça!» a-t-elle lancé car, selon elle «ces procédés nuisent, ils alimentent le soupçon de fraude chez les citoyens». Ainsi, réunir les conditions nécessaires pour la réussite du prochain scrutin semble être au centre des préoccupations du PT, à commencer par les conditions politiques. Sur ce plan, l'option des observateurs étrangers est loin de susciter l'adhésion de Louisa Hanoune qui a insisté en affirmant que: «l'Etat doit donner des gages aux Algériens qu'il n'y aura pas de fraude». Exemple concret: Permettre aux représentants des candidats d'être des membres observateurs dans les commissions administratives locales car la fraude se produit pendant la nuit. C'est là que les membres desdites commissions subissent des pressions de la part de responsables politiques locaux et nationaux de «grands partis». Sur sa lancée, Louisa Hanoune est allée jusqu'à réitérer la demande du PT d'inscrire la tenue des élections législatives anticipées comme perspective à court terme. A ce propos, la représentante du PT n'a pas manqué d'argumenter: «En 2007, il y a eu fraude massive.» Sur le plan socioéconomique, Hanoune a essayé d'inscrire la situation du pays dans le contexte de la crise économique mondiale tout en avertissant des répercussions que cela pourrait avoir sur l'attitude du citoyen lors de l'élection prochains. Selon elle, «les conséquences de la crise mondiale seront terribles en 2009 et nous ne serons pas épargnés». Autre préoccupation: la privatisation des entreprises publiques «au profit des multinationales», une politique qui, de l'avis de Mme Hanoune, s'inscrit aux antipodes des intérêts des travailleurs qui «sont angoissés». Sur le volet social, la pénalisation de l'acte de sortie illicite du pays n'a pas laissé indifférente l'invitée du «Forum du jeudi» qui s'est interrogée: «Comment voulez-vous que les jeunes votent alors que l'on a pénalisé l'acte de harga par un texte de loi adopté dernièrement par l'APN?». Tous les éléments énumérés par Mme Hanoune semblent constituer les grands axes sur lesquels elle propose de travailler pour éviter une abstention massive à la présidentielle. Ainsi, l'annonce de la candidature de Mme Hanoune, lors de la réunion du comité central du PT, prévue cette semaine, ne serait qu'une formalité. A moins que...