Le procès des soixante-quinze personnes impliquées dans les émeutes de Port-Saïd a été reporté au 5 mai prochain. Lors de la première audience, les prévenus ont créé un mouvement d'insécurité, ce qui a contraint les magistrats à suspendre à deux reprises la séance. En effet, quelques minutes seulement avant l'ouverture du procès, les accusés se sont rebellés au niveau du box créant ainsi un mouvement de panique dans la salle d'audience. Parmi les personnes accusées dans cette affaire se trouve également neuf officiers de police. Le drame survenu lors du match de football opposant l'équipe locale de Port Saïd à Al-Ahly d'Egypte. Quelques minutes après le début de l'audience, les prisonniers ont créé un climat d'insécurité au niveau même des box. Les prisonniers se sont levés et ont commencé à scander : «Allah ou Akbar », nous sommes innocents et nous voulons mourir ici et plusieurs autres slogans. Le procureur a accusé les supporters d'Al-Masry de s'en être pris à ceux d'Al-Ahly par vengeance et pour montrer leur force. Le président du tribunal a dû par deux fois suspendre l'audience, à laquelle participaient des membres des familles des victimes. Certains, en pleurs, portaient des portraits des disparus. Le magistrat a ensuite ajourné le procès au 5 mai, date à laquelle commenceront les auditions de témoins. Pour des raisons de sécurité, le procès de cette affaire s'est tenu dans la capitale égyptienne. Un important dispositif de sécurité a été déployé autour du tribunal pour parer à toute éventualité. Comme nous l'avons donné dans nos précédentes éditions, les violences au stade de Port-Saïd avaient commencé après le coup de sifflet final du match le 1er février, à l'issue duquel Al-Masry, un club de Port-Saïd, avait fait subir sa première défaite de la saison (3-1) à Al-Ahly, une prestigieuse équipe du Caire. Des centaines de supporters d'Al-Masry avaient envahi le terrain et lancé des pierres et des bouteilles en direction de ceux d'Al-Ahly. Les violences de Port-Saïd avaient relancé la contestation contre l'armée, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, de nombreux témoins et responsables politiques pointant du doigt l'inertie des forces de l'ordre et les négligences des forces de l'ordre. Depuis ce drame, plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement égyptien entre autres la dissolution de la Fédération égyptienne de football. L'insécurité qui règne dans le pays a également contraint les autorités égyptiennes à suspendre jusqu'à nouvel ordre le championnat national de football.