De violents combats ont opposé des militaires de l'ex-Président déchu et des soldats de la junte. La ville-garnison de Kati, l'aéroport international de Bamako et le siège de la télévision nationale ont été attaqué à l'arme lourde. C'est tentative de contre coup d'état qui a été avortée dans la nuit du Lundi au Mardi, ont indiqué des sources crédibles. Au petit matin, un représentant de l'ex-junte malienne est apparu à la télévision nationale pour «rassurer» la population, affirmant que la situation était «sécurisée»» à Bamako. Selon ce responsable les assaillants voulaient déstabiliser le processus de retour à l'ordre constitutionnel. Selon des sources dignes de foi, tout a commencé par une rumeur faisant état de l'arrestation imminente d'un des hauts officiers des Bérets rouges appartenant à de la garde présidentielle. Ces derniers ont attaqué la ville-garnison de Kati, l'aéroport international de Bamako et le siège de la télévision nationale, tous trois occupés par les soldats de l'ex-junte. Selon un bilan provisoire au moins dix militaires ont été tuées et des dizaines d'autres blessés. La junte qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier au Mali a déclaré sur les écrans de la télévision nationale avoir fait échec à une tentative de «déstabilisation» du processus de retour à un ordre constitutionnel normal dans le pays. Plusieurs sources ont fait état d'un nombre indéterminé de victimes militaires et civiles, principalement au niveau des travailleurs de la radiotélévision d'Etat pour le contrôle duquel les combats auraient été particulièrement intenses. Ce renversement de situation intervient à la veille de réunion qui devrait mettre aux prises des représentants de la junte malienne et le président burkinabé Blaise Compaoré, désigné par la Cédéao comme médiateur dans la crise malienne, à Ouagadougou. La rencontre, en définitive annulée, visait à convaincre la junte à accepter les décisions du sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cédéao (26 avril dernier à Abidjan) qui avait fixé à 12 mois la durée de la transition et prorogé le mandat du président intérimaire sur toute cette période. Même si l'ex-junte au pouvoir a affirmé avoir maîtrisé la situation, la situation reste toujours confuse à Bamako. L'heure où nous mettons sous presse, les informations se contredisent et on ne sait pas encore réellement ce qui se passe exactement. Nous y reviendrons.