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Confusion et tension après des combats entre ex-putschistes et forces loyalistes
Publié dans Algérie Presse Service le 01 - 05 - 2012

La situation était confuse mardi au Mali au lendemain de combats meurtriers à Bamako, où les auteurs du coup d'Etat du 22 mars affirment "maîtriser la situation" après avoir repoussé une offensive des forces loyales à l'ancien président renversé Amadou Toumani Touré.
Les combats ont éclaté, selon de sources locales citée par les médias, mardi à Bamako et ses environs après une offensive menée lundi soir par les troupes fidèles à l'ex-président, une tentative de "contre-coup d'Etat", dont le pays est en train de sombrer dans le chaos, sa partie nord étant entièrement occupée par des groupes armés et des criminels.
Les militaires putschistes ont dit avoir repoussé cette offensive, au terme de laquelle l'aéroport de Bamako et le siège de la télévision nationale malienne seraient passés sous le contrôle de la garde républicaine, loyaliste au président renversé Amadou Toumani Touré, selon les médias.
Un représentant de l'ex-junte est apparu à la télévision pour "rassurer" la population, affirmant que la situation était "sécurisée" à Bamako après des "attaques" visant, selon lui, à "déstabiliser le processus de retour à l'ordre constitutionnel".
Ce représentant de l'ex-junte a accusé des "individus mal-intentionnés" soutenus par des "éléments de l'étranger" d'avoir "attaqué l'aéroport, l'ORTM (radio-télévision malienne) et la caserne de Kati (quartier général de l'ex-junte)", assurant que ces trois lieux stratégiques étaient désormais "sécurisés".
Entouré d'un groupe de militaires, le représentant de la junte a fait état d'"arrestations", et promis que tous ceux qui étaient impliqués "seront activement recherchés et poursuivis".
Avant ces déclarations télévisées, le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, avait affirmé, dans un message écrit diffusé par la télévision, "maîtriser la situation" à Bamako, qui semblait pourtant "extrêmement confuse".
Des médias ouest-africains citant des témoignages d'employés de la télévision, avaient rapporté auparavant que la garde républicaine avait engagé de violents affrontements lundi soir après une attaque contre l'ex-junte militaire, faisant plusieurs morts.
Selon des témoins, l'Office de l'ORTM, mais aussi l'aéroport de Bamako, étaient passés sous le contrôle de la garde présidentielle, les "bérets rouges", fidèles à l'ancien président Touré. Lundi soir, une radio privée, radio "Kayira", avait diffusé à plusieurs reprises une déclaration attribuée au capitaine Sanogo, dénonçant la présence de "mercenaires" et de "soldats étrangers" aux côtés des "bérets rouges".
Les combats semblaient s'être concentrés au milieu de la nuit autour du camp militaire de la ville garnison de Kati, quartier général de l'ex-junte actuellement au pouvoir situé à 15 km de la capitale, ont estimé des témoins, cités par les agences de presse.
La route entre Bamako et le camp de Kati a été fermée à la circulation par des éléments des forces loyalistes, qui selon des sources diplomatiques régionales, encerclaient la ville. Les troubles à Bamako ont éclaté lorsque les "Bérets rouges" se sont opposés à l'arrestation d'Abidine Guindo, ancien chef d'état-major particulier du président Touré par des éléments de l'ex-junte.
Des tirs nourris ont ensuite été échangés près du siège de l'ORTM, occupé par les partisans du capitaine Sanogo depuis le coup d'Etat du 22 mars. Des salariés de la télévision ont indiqué à la presse avoir vu "des morts" sans toutefois donner le bilan exact.
Ainsi, la situation reste confuse dans ce climat de tension au Mali, alors qu'une rencontre prévue à Ouagadougou entre ex-putschistes et le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a été annulée. Le capitaine Sanogo, qui avait accepté le 6 avril de rendre le pouvoir en signant un accord avec la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avait finalement rejeté samedi les décisions prises le 26 avril à Abidjan lors d'un sommet des chefs d'Etat ouest-africains, en particulier l'envoi de soldats dans son pays pour sécuriser la transition après le coup d'Etat du 22 mars.
Il a rejeté aussi la décision de la Cédéao de fixer la période de transition à douze mois, jusqu'à la tenue d'élections présidentielle et législatives. Les ex-putschistes refusent de se laisser marginaliser par les organes de la transition, dirigés par Dioncounda Traoré et son Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, qui a formé un gouvernement comprenant trois militaires proches de l'ex-junte, estiment des analystes.
Les putschistes avaient justifié leur coup d'Etat par "l'incompétence" du régime du président Touré dans la lutte contre les groupes armés et criminels dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes armés depuis le putsch.
Plus de 320.000 personnes ont fui leurs domiciles depuis mi-janvier au Mali, et cherché refuge ailleurs dans le pays ou à l'étranger, selon des chiffres donnés mardi par une porte-parole des Nations unies à Genève.
Près de "320.000 personnes (...) ont été déplacées par le conflit au Mali", a déclaré Corinne Momal-Van dans un point presse.


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