Le sommet du G8 s'est ouvert pour deux jours à Camp David (Etats-Unis). Plusieurs dossiers brûlants seront traités à savoir la Syrie, l'Iran, la Corée du Nord, la sécurité alimentaire et la situation économique dans la zone euro. Les dirigeants des Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Italie, France, Allemagne, Japon et la Russie ont participé à un dîner de travail d'un peu plus de deux heures, consacré aux dossiers brûlants sur la scène internationale, en particulier, le nucléaire iranien, avant la reprise des discussions de la République islamique avec le «groupe des six» à Baghdad. Selon un haut responsable américain ayant rendu compte de la teneur du dîner aux journalistes accompagnant M. Obama à Camp David, les dirigeants ont insisté sur le fait que c'était à Téhéran de prendre des mesures concrètes pour démontrer le caractère pacifique de son programme. Parmi les autres thèmes évoqués, ont figuré un autre programme nucléaire, celui de la Corée du Nord, ainsi que la répression sanglante en Syrie. Les pays du G8 se rencontreront au cours de cinq sessions de travail successives pour parler notamment de la question de la sécurité alimentaire, mais surtout de la crise de la dette dans la zone euro et du choix entre politiques de rigueur ou de croissance. Reçu plus tôt vendredi pour la première fois à la Maison Blanche depuis qu'il a pris ses fonctions de président de la République française mardi, François Hollande a assuré que son homologue américain avait «pu marquer une convergence» de vues avec Paris sur la croissance. Le président français, tout comme le nouveau chef du gouvernement italien, Mario Monti, lui aussi présent à Camp David, souhaite orienter la politique économique de son pays vers davantage de croissance à rebours de la rigueur professée par la chancelière allemande, Angela Merkel. Candidat à sa réélection le 6 novembre, le président Obama surveille de près la situation en Europe, de nature à provoquer des «vents contraires» pour l'économie américaine. Au moment où le blocage politique en Grèce fait craindre un retour du pays à la drachme, M. Hollande a par ailleurs souligné que son hôte et lui-même avaient «la même conviction, que la Grèce doit rester dans la zone euro». Ce sommet du G8, qui sera suivi dimanche et lundi de celui de l'Otan à Chicago consacré à l'Afghanistan, est marqué par une absence, celle du président russe Vladimir Poutine qui a délégué son prédécesseur et Premier ministre, Dimitri Medvedev. Moscou, avec Pékin, a bloqué l'adoption de résolutions contre le régime syrien au Conseil de sécurité de l'ONU. Sur la Syrie, un haut responsable russe, Vadim Loukov, a affirmé aux journalistes à Washington que son pays continuerait à «défendre (sa) position, à ce sommet aussi». Mais le responsable américain précité, après le dîner, a assuré que les Russes n'écartaient pas une transition politique, concept encore à préciser. Enfin, dans une rencontre marquée par des sujets sérieux, Mme Merkel et le Premier ministre britannique, David Cameron vont s'offrir une petite respiration : ils ont prévu de regarder ensemble la finale de la Ligue européenne des champions de football entre Chelsea et le Bayern de Munich depuis la salle de cinéma de Camp David, selon un haut responsable américain.