François Hollande a affirmé que les Français avaient choisi le changement en le portant à la présidence de la République, après avoir remporté le second tour du scrutin face au sortant Nicolas Sarkozy. La passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande aura lieu le mardi 15 mai, a annoncé, hier, l'Elysée. François Hollande assistera à la cérémonie du 8 mai, aujourd'hui à Paris, avec le président sortant, a-t-on appris de même source. Les Français viennent de choisir le changement en me portant à la présidence de la République, a déclaré le nouveau président, devant ses partisans à Tulle (centre de la France), son fief, ajoutant qu'il serait le président de tous. Je mesure l'honneur qui m'est fait et la tâche qui m'attend. Devant vous, je m'engage à servir mon pays avec le dévouement et l'exemplarité que requièrent cette fonction, a-t-il ajouté. J'adresse un salut républicain à Nicolas Sarkozy qui a dirigé la France pendant cinq ans et qui mérite à ce titre tout notre respect, a poursuivi François Hollande alors que ses supporters ont hué le nom du président sortant.J'exprime ma profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui ont par leurs suffrages rendu cette victoire possible, a-t-il souligné, en demandant à être jugé sur deux engagements majeurs, la justice et la jeunesse. Selon les résultats définitifs, Hollande a obtenu 51,62% des voix contre 48,38% à Nicolas Sarkozy, les bulletins blancs et nuls: 5,80%, et le taux de participation: 80,34% Obama félicite Hollande, l'invite à la Maison-Blanche Barack Obama a félicité le soir même, François Hollande pour son élection à la présidence française, et l'a invité à une rencontre bilatérale à la Maison-Blanche avant les sommets du G8 et de l'Otan prévus dans deux semaines aux Etats-Unis, a annoncé la présidence américaine. Le président Obama a appelé le président élu français François Hollande pour le féliciter après l'annonce de l'élection française, avant-hier, a précisé le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. De même source, le président Obama a déclaré avoir l'intention de travailler étroitement avec M. Hollande et son gouvernement sur un ensemble de dossiers difficiles en matière économique et de sécurité. En outre, le président Obama a noté qu'il accueillerait le président élu Hollande à Camp David pour le sommet du G8 et à Chicago pour le sommet de l'Otan ce mois-ci, et a proposé que tous deux se rencontrent auparavant à la Maison- Blanche, a révélé M. Carney dans un communiqué. Lors de leur conversation, avant-hier, le président Obama et le président élu Hollande ont tous les deux rappelé l'alliance importante et durable entre les Américains et les Français, a conclu M. Carney. Le communiqué de la Maison-Blanche ne mentionne pas le président sortant Nicolas Sarkozy, avec qui M. Obama avait affirmé entretenir des relations excellentes. Leurs mandats se seront chevauchés pendant trois ans et quatre mois. M. Obama est candidat à quatre années supplémentaires à la Maison-Blanche: la présidentielle américaine aura lieu le 6 novembre, dans six mois jour pour jour. Copenhague veut coopérer avec Hollande Le Danemark envisage une coopération bénéfique et rapprochée avec François Hollande pour l'emploi et la croissance en Europe, déclare, avant-hier, dans un communiqué la Première ministre socialiste danoise Helle Thorning-Schmidt. La chef du gouvernement du Danemark qui assure la présidence tournante de l'UE félicite François Hollande et le parti socialiste français pour leur victoire et affirme son engagement à sortir l'Europe de la crise et de continuer de se concentrer sur la création d'emploi et sur la croissance. Ces deux sujets sont connus pour être au cœur des priorités de la présidence danoise de l'UE, poursuit Mme Thorning-Schmidt. Le ministre danois des Affaires étrangères, Villy Soevndal, a lui aussi mis en avant la coopération avec la France dans ces deux domaines de la croissance et de l'emploi, soulignant que la France joue un rôle clé dans la coopération européenne. J'entrevois une coopération rapprochée avec la France dans les derniers mois de la présidence danoise de l'UE pour créer de la croissance et des nouveaux emplois en Europe, a déclaré le chef de la diplomatie du pays scandinave dont la présidence européenne se termine fin juin. David Cameron félicite François Hollande Le Premier ministre britannique conservateur, David Cameron, a appelé, avant-hier soir, le nouveau président français, le socialiste François Hollande, pour le féliciter, a annoncé Downing Street. Le Premier ministre a appelé le président élu Hollande ce soir (dimanche) et l'a félicité pour sa victoire. Ils sont impatients de travailler très étroitement ensemble et de construire une relation très proche, qui existe déjà entre le Royaume-Uni et la France, a déclaré un porte-parole de M. Cameron. Les deux hommes s'opposent sur la façon de répondre à la crise de la dette. Lors de sa première allocution en tant que président, avant-hier soir, M. Hollande a affirmé que l'austérité ne peut être une fatalité. A l'inverse, M. Cameron mène une politique d'austérité drastique depuis son arrivée au pouvoir en mai 2010. Vendredi, il a assuré qu'il maintiendrait le cap, malgré le revers de son parti à des élections municipales partielles et malgré l'entrée en récession du Royaume-Uni en début d'année. M. Cameron n'avait pas reçu M. Hollande lors de la visite de ce dernier dans le cadre de la campagne présidentielle française. Il avait en revanche publiquement apporté un soutien chaleureux au chef de l'Etat français sortant, Nicolas Sarkozy, dans sa course à sa réélection. M. Hollande avait minimisé le fait qu'il n'ait pas été reçu par M. Cameron, tandis que le Premier ministre britannique avait expliqué que ce n'était pas la pratique habituelle de voir les candidats au milieu d'une campagne électorale. Ce qui n'avait pas empêché son prédécesseur à Downing Street, le travailliste Tony Blair, de recevoir M. Sarkozy avant son élection en 2007. Le chef de l'opposition britannique travailliste Ed Miliband, qui avait reçu M. Hollande en février, a aussi félicité le socialiste pour son élection, saluant sa détermination à aider à créer une Europe de la croissance et des emplois d'une façon responsable et durable. On a fortement besoin de cette nouvelle direction alors que l'Europe cherche à échapper à l'austérité, a insisté M. Miliband. Je suis impatient de travailler avec lui dans les mois et les années qui viennent. Berlin tend la main au nouveau président Berlin a tendu la main au socialiste François Hollande, nouveau président français, la chancelière Angela Merkel l'invitant en Allemagne et le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, promettant de travailler à un pacte de croissance. Mme Merkel, qui avait soutenu la candidature du président sortant Nicolas Sarkozy, son allié conservateur, s'est désormais rangé à l'idée de travailler avec son rival, M. Hollande. Celle qui avait toujours refusé de recevoir le candidat socialiste pendant la campagne présidentielle l'a désormais invité à Berlin aussitôt que possible après son entrée en fonction, selon un communiqué diffusé, avant-hier soir, par la chancellerie. Aucune date concrète n'a été citée. La chancelière a téléphoné à M. Hollande pour le féliciter. Tous deux sont d'accord sur l'importance de relations étroites entre la France et l'Allemagne et se sont l'un et l'autre assuré d'aspirer à une bonne coopération dans la confiance, selon le communiqué de la chancellerie. La chancelière n'en a pas dit d'avantage sur le Traité budgétaire européen, que François Hollande avait clamé vouloir renégocier durant la campagne électorale française. Mme Merkel y est fermement opposée. Mais, plus tôt dans la soirée, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a déclaré: nous allons travailler ensemble à un pacte de croissance pour l'Europe, lors d'une courte visite à l'ambassade de France à Berlin après la victoire de François Hollande. Nous devons maintenant sceller un pacte de croissance pour plus de compétitivité. (...) Nous devons ajouter de nouvelles impulsions de croissance, cela passe par des réformes structurelles, a-t-il dit. Il a qualifié d'évènement historique l'élection du socialiste François Hollande comme nouveau président français. Convaincu d'avoir un partenariat étroit avec la France, M. Westerwelle a déclaré: nous nous réjouissons de notre coopération. Je n'ai aucun doute que nous allons voir réaliser ensemble nos exigences communes, a-t-il ajouté. De son côté, M. Hollande a affirmé, avant-hier soir, sa volonté d'expliquer aux partenaires européens de la France, notamment Berlin, que l'austérité pouvait ne plus être une fatalité, dans sa première allocution publique depuis l'annonce de sa victoire. Aujourd'hui même, responsable de l'avenir de notre pays, je mesure aussi que l'Europe nous regarde et au moment où le résultat a été proclamé, je suis sûr que dans bien des pays européens, cela a été un soulagement, un espoir, l'idée qu'enfin l'austérité ne pouvait plus être une fatalité, a-t-il déclaré. C'est la mission qui désormais est la mienne, c'est-à-dire de donner à la construction européenne une dimension de croissance, d'emploi, de prospérité, d'avenir, a-t-il poursuivi. C'est ce que je dirai le plus tôt possible à nos partenaires européens et d'abord à l'Allemagne, au nom de l'amitié qui nous lie et au nom de la responsabilité qui nous est commune. Le 6 mai doit être une grande date pour notre pays, un nouveau départ pour l'Europe, une nouvelle espérance pour le monde, a-t-il encore ajouté. Barroso veut œuvrer avec Hollande pour relancer l'économie Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso félicite chaleureusement François Hollande pour son élection et lui adresse ses vœux de succès, dans un communiqué. Nous avons clairement un objectif commun: relancer l'économie européenne pour générer une croissance durable, ajoute M. Barroso, qui dit pouvoir compter sur les convictions et l'engagement personnel de François Hollande pour faire avancer l'intégration européenne. En mon nom personnel et au nom de la Commission européenne, je félicite chaleureusement François Hollande de cette importante victoire et je lui adresse tous mes vœux de succès pour la haute mission qui est la sienne, écrit M. Barroso, soulignant que les défis à relever sont nombreux, pour la France comme pour l'Union européenne. Il se dit très heureux de s'entretenir avec François Hollande dans un très proche avenir. Il rappelle partager avec François Hollande la conviction qu'il faut investir dans la croissance et les grands réseaux d'infrastructure, en mobilisant plus fortement la Banque européenne d'investissement et les fonds disponibles dans le budget européen, tout en maintenant le cap de la consolidation budgétaire et de réduction de la dette. J'ai noté aussi d'autres convergences, notamment dans son soutien à la proposition de la Commission en faveur d'une taxe sur les transactions financières et dans l'appui à des euro-obligations pour la croissance, écrit-il encore, se disant très heureux de s'entretenir avec François Hollande dans un très proche avenir. M. Barroso rend aussi hommage à Nicolas Sarkozy, qui a été un ardent défenseur de l'euro et, avec le soutien de ses partenaires comme celui de la Commission, un architecte d'une nouvelle gouvernance économique européenne. Mariano Rajoy : mon obligation est de m'entendre avec lui Le chef du gouvernement conservateur espagnol, Mariano Rajoy, a estimé, hier, au lendemain de la victoire à l'élection présidentielle française du socialiste François Hollande, que son obligation est de s'entendre avec lui. Aujourd'hui j'aurai une conversation avec lui, a-t-il indiqué lors d'un entretien à la radio privée Onda Cero. M. Hollande a gagné et mon obligation est de m'entendre avec lui et d'essayer de faire des choses conjointement, pour le bénéfice de l'Espagne, de la France et de l'Europe. Mon obligation comme chef du gouvernement est de m'entendre le mieux possible avec celui qui gagne les élections, afin de défendre au mieux les intérêts de l'Espagne, a-t-il insisté. Interrogé sur le pacte de croissance que veut promouvoir François Hollande, Mariano Rajoy a jugé qu'il était pleinement compatible avec les politiques de rigueur: nous avons besoin d'austérité, parce que si nous dépensons plus que ce nous avons, ce n'est pas bon. L'objectif est la croissance économique, et pour cela nous ne devons pas dépenser ce que nous n'avons pas: je crois que les politiques de contrôle du déficit sont importantes, car sinon nous courons le sérieux risque qu'on ne nous prête plus d'argent, a-t-il estimé. Nous devons continuer à faire les réformes, et nous devons continuer à donner un message clair et fort que nous voulons être dans l'euro, a-t-il ajouté. Les politiques d'austérité sont très importantes, a-t-il répété, ces politiques sont fondamentales et prioritaires, et à partir de là il faut faire les réformes économiques, et je crois que cela va produire des effets et que l'Espagne sortira de la situation si difficile qu'elle traverse.