Les Egyptiens sont appelés à élire leur président de la République lors de l'élection présidentielle prévue les 23 et 24 mai 2012. Douze candidats se disputeront la présidence de la République sur deux tours. Comme ce fut le cas dans les pays du tiers-monde, ces élections sont placées à haut risque et la situation pourrait exploser à tout moment. Au cours de la première journée, des heurts ont éclaté et un policier a été abattu et plusieurs autres blessés. Les Egyptiens retiennent leur souffle, surtout dans le cas où Ahmed Chafik, ex-Premier ministre proche de l'ancien Président Hosni Moubarak sera élu. Pour la journée d'hier, un policier à été abattu quelques jours seulement après l'ouverture des urnes. Plusieurs centaines de citoyens ont également manifesté à Al- Mansourah et dans plusieurs autres villes, dénonçant la candidature de certaines personnalités de l'ancien pouvoir. Parmi les candidats donnés favoris dans ces élections, l'ex-secrétaire de la Ligue arabe, Amr Moussa, et l'ex- Premier ministre sous Hosni Moubarak, Ahmad Chafik. Les islamistes sont représentés par l'indépendant, Abdel Moneim Aboul Foutouh, et le candidat des Frères musulmans est Mohammed Morsi. D'autres candidats disposant de beaucoup moins de moyens espèrent cependant faire un score honorable, notamment Hamdine Sabahi (gauche nassérienne), l'islamiste Selim Al-Awa ou le jeune militant des droits sociaux, Khaled Ali. La douzaine de candidats au total ne comprend pas de représentants de la communauté chrétienne copte. La mouvance des «jeunes de la révolution», qui avaient initié la révolte anti- Moubarak n'a pas de candidat propre et se disperse sur plusieurs noms. Le second tour de cette élection présidentielle aura lieu les 16 et 17 juin, si aucun candidat n'obtient la majorité absolue. L'armée, qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak a promis de rendre le pouvoir aux civils avant la fin juin, une fois le nouveau Président élu. Les rues d'Egypte se sont depuis des semaines couvertes d'affiches et de banderoles électorales, tandis que les candidats sillonnent sans relâche le pays, des plaines du delta du Nil aux bourgades de Haute-Egypte. Comme ce fut le cas dans plusieurs pays arabo-musulmans, en particulier, et dans ceux du tiers-monde en général, des dépassements et des incidents pourraient éclater à tout moment. Les gagnants vont certainement faire la fête, alors que les perdants vont mettre le feu, criant à la fraude. C'est la règle au tiers-monde. Hier, mercredi, un policier a été abattu par balle après des heurts opposant des partisans de deux candidats devant un bureau de vote du Caire. Le policier se trouvait devant le bureau de vote quand un échange de tirs a éclaté entre les partisans des deux candidats. Il a été mortellement touché à la poitrine et un civil a été blessé à la jambe. Les résultats seront connus dans la nuit d'aujourd'hui, voir demain matin, vendredi. Un deuxième tour sera organisé si toutefois aucun des douze candidats en lice n'obtient la majorité. Le pays s'enflammera sans aucun doute si Ahmed Chafik obtient la majorité. Dans une brève allocution, Ahmed Chafik a déclaré à la presse que les citoyens devraient accepter les résultats des urnes et que la sécurité sera rétablie de gré ou de force.