Le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, serait, selon les premiers résultats du vote des Egyptiens à l'étranger, le grand favori La campagne pour la présidentielle égyptienne dont le premier tour est prévu demain, s'est achevée hier à minuit. Un second est prévu les 16 et 17 juin au cas où aucun des 13 candidats ne remporte demain la majorité. La campagne pour la présidentielle égyptienne s'est officiellement achevée hier, à deux jours du début du scrutin au cours duquel les électeurs sont appelés à choisir un successeur à Hosni Moubarak dans un climat d'ouverture démocratique autrefois inimaginable. Conformément aux règles électorales, la douzaine de candidats ne peut plus apparaître à la télévision, donner des entretiens à la presse ou mener une quelconque activité publique qui pourrait influencer les électeurs avant le premier tour, prévu demain et jeudi. Le ministère de l'Intérieur a de son côté annoncé un plan de sécurité massif pour assurer le bon déroulement de l'élection, notamment le transport des urnes vers les 351 centres de dépouillement du pays. Un second tour est prévu les 16 et 17 juin au cas où aucun candidat n'obtiendrait la majorité absolue au premier. Les candidats ont parcouru le pays en tous sens au cours des dernières semaines, multipliant les meetings, les débats publics et les conférences de presse pour chercher à convaincre quelque 50 millions d'électeurs. Les principaux candidats sont l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa, le dernier Premier ministre de M.Moubarak Ahmed Chafiq, l'islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Foutouh et le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi. M.Morsi a lancé un avertissement dimanche soir contre toute tentative de «falsifier la volonté du peuple» comme du temps de l'ancien régime. L'armée, qui dirige le pays, a en revanche récemment promis un scrutin «100% honnête». Les Frères musulmans, première force politique du pays et grands vainqueurs des élections législatives qui se sont achevées en janvier, espèrent pouvoir accéder désormais au pouvoir exécutif. Leur campagne a toutefois été marquée par de nombreux faux pas et revirements qui ont brouillé leur image dans une partie de l'opinion. L'islamiste Aboul Foutouh, lui-même exclu de la confrérie l'an dernier, leur fait une rude concurrence en ayant le soutien d'une partie des Frères, des fondamentalistes salafistes mais aussi de jeunes laïques. Il a tenu un dernier meeting dans une ambiance de fête au Caire. Amr Moussa et Ahmed Chafiq, tous deux issus de l'ancien régime, font campagne sur le thème du retour à la stabilité et à la croissance économique. Des promesses qui trouvent écho auprès de nombreux Egyptiens après une période de transition qui a vu la crise s'installer et l'insécurité augmenter. Les deux hommes, brocardés par leurs adversaires comme des «revenants», font valoir leur expérience et se posent en rempart contre une emprise islamiste sur le pouvoir. M. Moussa a assuré dans une ultime conférence de presse que ses soutiens progressaient. D'autres candidats ont mené une campagne active mais avec beaucoup moins de moyens, et espèrent créer la surprise, en particulier le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi, ou encore l'islamiste Selim al-Awa ou le militant des droits sociaux Khaled Ali. La mouvance des «jeunes de la révolution», à la pointe du combat pour la démocratie, n'a pas de candidat propre et se disperse sur plusieurs prétendants à la magistrature suprême. L'armée, qui dirige le pays depuis le départ de M.Moubarak, a promis de remettre le pouvoir aux civils avant la fin juin, une fois le nouveau président élu. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), s'est engagé à ce que l'élection soit «100% honnête et transparente», est assuré qu'il ne soutenait aucun candidat en particulier. De nombreux analystes et commentateurs s'attendent toutefois à ce que les militaires continuent de maintenir leurs privilèges et de jouer un rôle, même de manière plus discrète, une fois le nouveau président élu.