La prospection d'anciennes tombes et cités grecques à travers l'utilisation de l'imagerie géoradar et ses applications en archéologie a été mise en exergue dans une communication donnée, mercredi dernier, par Maksim Bano, chercheur à l'Ecole et observatoire des sciences de la terre (EOST) à l'Université de Strasbourg, au Centre des arts et de la culture au Bastion 23 (Alger), dans le cadre du cycle de séminaires sur l'archéologie organisé par le Centre national de recherches en archéologie (CNRA), en présence de son directeur, Farid Ighilahriz, et de plusieurs chercheurs et universitaires. Le conférencier a mis en relief l'application du géoradar en archéologie par la diffraction des ondes électromagnétiques hautes fréquences, capables de détecter des profondeurs assez enfoncées comme celles des anciennes tombes et les anciennes cités grecques enfouies depuis des siècles, ainsi que les différents sites archéologiques représentant l'histoire la plus ancienne de l'humanité, à l'image du site archéologique de Haulau-Hoang Thann, situé dans le vieux centre de la ville de Hanoi, au Vietnam, l'antique cité grecque Nysa en Anatolie, à l'ouest de la Turquie, datant de la période romaine et byzantine et dotée d'une grande partie du théâtre grec ouvert, l'ancienne route des Vikings au Danemark et le vieux pont espagnol de San Antonio remontant à l'époque romaine et se trouvant en Galice (Espagne). L'orateur a également cité plusieurs recherches qu'il a eu prospecter, tout en partageant son expérience avec l'assistance sur une prospection effectuée en 2008 avec son équipe à l'aide d'un géoradar au niveau des anciennes tombes de l'Altaï Mongol à l'ouest de la Mongolie (entre la Chine et la Russie ). Il précisera, à ce propos, que parmi les 100 tombes prospectées, 5, entourées de pierres de diamètres entre 10 et 12, ont été fouillées en 2010. «Grâce à ces fouilles, nous avons pu découvrir un ancien sarcophage renfermant une momie avec, à ses côtés, un cheval enterré», révélera M. Bano, qui appuiera ses propos avec des images réelles illustrant ces vieilles tombes renfermant ce vieux sarcophage. Toujours selon notre interlocuteur, des fouilles minutieuses ont été effectuées à l'aide du géoradar au niveau des anciennes tombes de Bordum en Turquie, remontant à l'époque romaine. De même qu'il a été permis la découverte d'anciennes couches archéologiques en milieu karstique (cavité dans les calcaires) au Vietnam. Sur une question relative aux différentes applications du géoradar, l'orateur a, par ailleurs, affirmé que ses applications sont multiples notamment en archéologie, hydrogéologie, géologie, génie civil (études des cavités), détection des objets enfouis, environnement des sols…, tout en considérant que le géoradar (Ground Penetrating Radar ; GPR) est une méthode de prospection géophysique fondée sur l'analyse de la propagation, de la réflexion et de la diffusion des ondes électromagnétiques (EM) hautes fréquences. «Il est aujourd'hui largement utilisé pour l'étude de la sub-surface, à des profondeurs allant de 2 à 50 mètres», soulignera-t-il, précisant dans le même ordre d'idées que, ces dix dernières années, le géoradar est devenu la méthode géophysique principale des études archéologiques. M. Bano a tenu à indiquer aussi que le géoradar est doté d'antennes et d'une roue. «Ces antennes sont soit de surface, utilisées sur le sol ou les parois d'une galerie d'une mine, soit des antennes de forage destinées à travailler en forage.» Il convient de rappeler que M. Maksim Bano est maître de conférences depuis 1995 à l'université de Strasbourg (EOST). Ses recherches se focalisent dans le domaine de l'imagerie et de la modélisation de l'intérieur de la Terre par les ondes sismique, l'électromagnétique. Il enseigne également à l'EOST le traitement du signal, la sismique, l'électromagnétique, l'hydrogéophysique et le géophysique de terrain. De 2003 à 2008, il est membre de la communication des spécialistes et de l'enseignement de l'EOST, et de 2005 à 2008, il est responsable de l'équipe de Proche Surface au sein de l'UMR 7516. Il est éditeur aussi associé du journal Geophysics depuis 2004 et a publié divers travaux dans des revues scientifiques internationales.