«L'archéologie du paysage et les établissements dans les zones sismiques» ont été mis en exergue, mercredi dernier, au Centre des arts et de la culture du Palais des Raïs (Bastion 23), à Alger, à l'occasion d'un séminaire animé par Maria Illaria Pannacione Apa, ethnoarchéologue à l'Institut national de la géophysique et de vulcanologie (INGV) de Rome, en présence du directeur du Centre national de recherche en archéologie (CNRA), Farid Ighil Ahriz, et du directeur du Centre de recherche en astronomie ( CRAAG), Abdelkrim Yellès ainsi que de nombreux chercheurs et universitaires. Cette rencontre, organisée par le Centre national de recherche en archéologie (CNRA), entre dans le cadre d'un nouveau cycle de séminaires intitulé «Mercredi du CNRA» et se concrétisera par des conférences portant sur des sujets liés aux axes de recherches et aux thématiques du centre. Farid Ighil Ahriz, directeur du CNRA, a déclaré lors de son allocution, prononcée au début de cette rencontre, que ce cycle de séminaires, auquel participeront d'éminents chercheurs, permettra aux jeunes universitaires et aux chercheurs de prendre connaissance des plus récents développements dans les domaines de la recherche archéologique. Il précisera, à ce titre, que ces rencontres seront, aussi un espace consacré à la recherche en archéologie et une opportunité pour permettre à ces chercheurs d'échanger leurs vues sur diverses questions relevant de leur spécialité et de s'enquérir des nouveautés scientifiques et technologiques en rapport avec cette dernière. Exposant son point de vue, l'ethnoarchéologue Pannacione Ana a mis, notamment, en exergue la notion de l'archéo-sismologie, en l'a définissant comme étant la reconstruction de la stratep archéologique locale visant à définir la position correcte et la chronologie d'une couche de la destruction, liée à un tremblement de terre. Elle prendra pour exemple frappant le cas du site magno-grec de Selinunte (VIIe siècle avant J.-C.) ou Sélinonte en Sécile. «Un site dont le prospection de surface archéo-sismique conduite en 2008 et limitée aux fortifications nord de l'acropole a produit de très bons résultats concernant les dommages causés par les tremblements de terre qui ont lieu dans un arc temporal très dilaté», a-t-elle expliqué. Comme l'a fait remarquer la conférencière, à travers une cartographie représentant les failles et les zones volcaniques actives en Italie et la carte de sismicité en Sicile, ce site est l'un des plus importants de la Sicile grecque. Il comporte plusieurs temples ou sanctuaires que l'on peut diviser en grandes zones», précisera-t-elle encore. L'intervenante a, par ailleurs, donné l'occasion à l'assistance, de s'imprégner de l'impact de l'évolution de l'archéologie du paysage, ajoutant que cette notion d'archéologie du paysage se base sur la recherche multidisciplinaire et vise à comprendre le rapport entre l'homme et l'environnement, les causes qui engendrent le façonnement de l'espace naturel et la création de paysage et la reconstruction des paysages anciens pour mieux comprendre le contexte archéologique dans son intégralité. Pour finir, Mme Pannacione Apa a souligné que le paysage est en constante évolution. «Parmi les facteurs qui influencent ce changement, il y a les exigences économiques (les chemins routiers), militaires (fortifications), religieuses (les sanctuaires, les cimetières) et de résilience sociale pour faire face aux risques naturels.» A noter que Maria Illaria Pannacione Apa est ethnoarchéologue et spécialiste des paysages culturels dans les zones sismiques et de la paléoéconomie pré-colombienne. M.I. Pannacione Apa est chercheur à l'Institut national de géophysique et de vulcanologie de Rome (INGV). Elle est, également, membre fondateur de l'Association nationale italienne de l'ethnoarchéologie (AIE). Elle a dirigé et collaboré à plusieurs chantiers de fouilles en Italie, au Pérou, au Népal et en Turquie. Elle est l'auteur de nombreuses publications et rapports dans des revues internationales depuis 1990 à ce jour.