On ne présente plus Radamel Falcao. A 26 ans, le Colombien vient de boucler sa première saison à l'Atlético Madrid avec le triple statut de meilleur buteur de son club en Liga espagnole, de meilleur réalisateur et de vainqueur pour la deuxième fois d'affilée de l'Europa League. Le joueur révélé par River Plate a dialogué en exclusivité avec FIFA.com à propos de ses impressions du moment, des rumeurs sur son avenir et de ses rendez-vous imminents en équipe nationale. Radamel Falcao, imaginiez-vous une fin de saison pareille quand vous êtes arrivé à l'Atlético de Madrid ? Certains disaient même que votre transfert à Madrid était une «erreur»… Oui, je suis très heureux d'avoir réalisé une aussi belle saison. Et si tout n'a pas fonctionné comme nous l'espérions, j'ai toujours eu confiance de pouvoir atteindre la finale de l'Europa League et de la gagner. En définitive, tout s'est bien terminé pour l'équipe et pour moi. Lors de la remise du trophée à Bucarest, vous avez échangé quelques mots avec Michel Platini. Que vous a-t-il dit ? Il m'a demandé ce que je faisais là, quelque chose comme ça. A vrai dire, même si c'est la deuxième fois consécutive que je remporte ce titre, la surprise est toujours aussi grande. Ce qu'une victoire comme ça génère est unique à chaque fois : la fête, la joie de toute une ville, les répercussions, les signes d'affection… Je ne peux avoir que des mots de reconnaissance. Vous sentez-vous comme l'idole du club ? C'est difficile à dire, mais je ne crois pas. J'ai beaucoup apporté cette saison, mais pour pouvoir devenir une idole, il faut laisser une empreinte et pour cela, il faut du temps. Je suis très aimé, mais je ne suis pas une idole, non. Il semble peu probable que vous ayez le temps de laisser une empreinte, si l'on en croit ce qu'a dit Diego Simeone après la finale de l'Europa League à propos de votre départ inévitable… Oui, j'ai entendu ce qu'a dit Simeone ainsi que les diverses rumeurs. La vérité, c'est que je ne sais rien à ce sujet. On verra, l'été va passer et nous allons en profiter pour savourer tranquillement le titre que nous venons de gagner avec le club. Plus que jamais, l'heure est à la tranquillité. Parlons de votre jeu. Vous avez marqué des buts de la tête, du pied gauche, du droit, en retourné, en ciseau acrobatique… Vous manque-t-il quelque chose dans votre palette technique ? Oui, les coups francs ! (rires) Voilà ce qu'il me manque, mais je vais m'y mettre. Ça fait un moment que j'y pense. Je crois que le moment est venu d'essayer. J'ai eu la chance d'avoir comme coéquipiers d'excellents tireurs de coups francs, comme Marcelo Gallardo. Je l'ai beaucoup observé. J'espère avoir ma chance assez vite. En Espagne, vous êtes juste en dessous de Lionel Messi et de Cristiano Ronaldo. Rares sont ceux qui arrivent à rivaliser avec eux. Qu'est-ce que cela vous inspire ? J'ai reçu des éloges de pas mal de joueurs, c'est certain. En marge de la joie, je dirais que cela représente une responsabilité plus grande par rapport à l'avenir. C'est une motivation pour continuer de progresser et viser de nouveaux records. En Colombie, les gens attendent depuis longtemps de vous voir en action. A part vos matchs en sélection, ils n'en ont pas eu l'occasion. Comment ressentez-vous cette tournée dans votre propre pays ? C'est quelque chose de très particulier pour moi d'être dans mon pays juste après avoir remporté l'Europa League. Avoir la possibilité de partager du bonheur avec le peuple colombien dans un moment aussi particulier, cela m'inspire beaucoup de sentiments agréables. J'ai reçu tellement de signes d'affection, de la part d'enfants, d'adultes… Les gens m'expriment leur fierté de voir que je fais honneur au drapeau colombien. Pour moi, c'est à la fois une surprise et une source de bonheur. Pensez-vous évoluer un jour dans le championnat de Colombie, ou préféreriez-vous revenir à River Plate si vous étiez amené à évoluer en Amérique du Sud ? Je l'ai déjà dit, mon objectif immédiat est de rester en Europe et de laisser une marque ici. On ne sait jamais de quoi le futur sera fait, mais aujourd'hui, je me vois difficilement jouer en Colombie. A River, pourquoi pas, j'aurais pu rester plus longtemps au club s'il ne s'était pas retrouvé dans une situation très difficile. Mais on verra avec le temps. Si Dieu le permet, je reviendrai à River. Pourtant, on raconte qu'une fois, vous vous êtes teint les cheveux pour ressembler à Martín Palermo, joueur emblématique de Boca Juniors… C'est vrai, oui ! (rires) C'était juste un pari à propos du clasico d'été. Si River perdait, je devais me teindre les cheveux comme Palermo. Depuis, on m'a beaucoup chambré à ce sujet. Bizarrement, je ne crois pas qu'il existe une photo de cet épisode (rires) ! Diego Simeone avait déjà été votre entraîneur en Argentine en 2008. Comment avez-vous évolué respectivement depuis cette époque ? El Cholo continue de vivre le football avec la même passion. La différence, c'est qu'il a emmagasiné une expérience énorme en passant par différents clubs et différents championnats. Cela se voit à chaque instant. En ce qui me concerne, je dirais que je suis plus mature. J'ai grandi d'un point de vue footballistique et je me suis perfectionné. Dans la surface, mes décisions sont meilleures. En parlant des entraîneurs argentins, José Pekerman a dit que Falcao «n'était pas le sauveur de la Colombie». Pensez-vous qu'il a dit cela pour essayer de vous enlever un peu de pression ? Je suis d'accord avec lui. Les individualités ont leur poids, mais en club comme en sélection, ce sont les équipes qui gagnent les matchs. Heureusement, il existe un groupe très fort en sélection. La plupart des internationaux colombiens évoluent dans des clubs importants en Europe. Ils arrivent au bon âge et avec une grande ambition de gagner. Je pense que nous avons atteint la maturité nécessaire pour réussir quelque chose. Avez-vous un message à faire passer à vos fans avant les prochains matchs de qualifications contre le Pérou et l'Equateur ? Oui, bien sûr. Qu'ils nous soutiennent et qu'ils soient avec nous comme ils l'ont toujours été. Nous aurons besoin du plus grand nombre de points possibles pour aller au Mondial.