C'est avec un retard considérable que la Cnisel a dressé son rapport sur les élections législatives du 10 mai 2012. Ce rapport intervient après que l'ensemble des structures nationales et internationales ont bouclé leurs pages à ce sujet. «Quoi ! l'APN a été installée, mais je n'ai pas encore terminé mon rapport», semble dire le président de la Cnisel. En effet, après que les observateurs internationaux et le Conseil constitutionnel avaient tourné la page des dernières élections législatives, la Cnisel se réveille et dépose son rapport de 71 pages. Le rapport de la Cnisel intervient également après l'installation officielle de l'Assemblée populaire nationale et ce, après que le Conseil constitutionnel a examiné et finaliser les recours introduit par les candidats et les partis. Contrairement aux observateurs internationaux, les membres de la Cnisel ont indiqué dans leur rapport que l'élection du 10 mai a perdu sa crédibilité. Selon son rapport, des dépassements ont été enregistrés durant toutes les étapes qui ont accompagné l'organisation du scrutin. Le dit rapport «mort-né» sera remis au courant de cette semaine au président de la République. Les membres de la Cnisel ont non seulement apporté leur critique sur le déroulement des élections mais ils se sont permis également d'accuser le chef de l'Etat d'avoir fait campagne pour le FLN. La Cnisel n'a pas apprécié que le président de la République s'adresse au peuple qui l'a élu car selon eux, il a influencé les citoyens à choisir le FLN. Pourtant le chef de l'Etat et lors du discours commémorant les festivités du 8 -Mai 45 n'a pas prononcé le nom du FLN ou autres mouvements politiques. En plus de cet «appui» du Président, la commission relève quelques indices qui laissent croire que le vote des militaires a été plus que salutaire pour l'ex-parti unique. Sans ambages, la Cnisel affirme que «les résultats du FLN ont été gonflés dans les régions militaires». A ce sujet, les membres de la Cnisel ignorent certainement les lois de la République vis-à-vis des corps constitués. Ils peuvent souligner cet état de fait si toutefois, les forces de sécurité ont été appelées à voter dans les casernes et les commissariats. Heureusement, ce n'est pas le cas, les éléments de l'ANP et les autres membres des forces de sécurité ont exercé leurs droits civiques au niveau des centres de vote, comme l'ensemble des autres citoyens algériens. La Cnisel a dénoncé également le recours aux procurations délivrées par les forces de sécurité pour permettre à leurs parents de voter à leur place. Cette remarque est du n'importe quoi car, il n'existe aucune loi qui interdit à un citoyen de délivrer une procuration à un parent en cas d'empêchement. La Cnisel a également signalé que des morts ont voté dans certains endroits. Admettant que deux ou dix cas de «morts» qui ont voté, ils ne peuvent en aucun cas influés sur les résultats des élections. Par contre si le nombre de ces morts dépasse les deux ou trois millions de cas, ça c'est autre chose. La Cnisel a également indiqué que ses membres ont constaté que plusieurs citoyens ont été inscrits dans plusieurs communes. A ce sujet, les membres de la Cnisel n'ont pas précisé, quel parti politique a profité de ces doubles inscriptions et le nombre de cas. Quel que soit le nombre des cas, ils n'influeront en aucune façon sur les résultats du scrutin. Le rapport de la Cnisel est semblable à une équipe de football qui perd le trophée et qui après une semaine, formule des réserves pour signaler que le «vent» et l'arbitre ont été en sa défaveur.