Week-end chaud pour les responsables de parti en Algérie ! Les uns résistent aux coups de boutoir et aux redresseurs, certains tombent, d'autres se retirent à pas feutrés alors que le Rndiste ne se rend pas. Lorsque l'on s'attarde sur les origines des militants et des partis vivant des conflits, on découvrira sans étonnement qu'ils sont tous issus de la même famille, celle du FLN. D'ailleurs, plusieurs fois lors de l'ouverture des séances, le tribun fait ce lapsus : «Au nom du Front de libération nationale» et de se reprendre par la suite en faisant dans l'autodérision. Donc, ce qui se passe au FLN au RND et au FNA, c'est du pareil au même, sauf qu'au FLN, le secrétaire général n'est pas né de la dernière pluie et dès qu'il occupe une place, personne ne peut le déboulonner. Il use de tous les subterfuges pour affaiblir ses antagonistes. N'a-t-il pas promis de démissionner en cas d'échec aux législatives ? Il a, cependant, emporté le sacre avec une majorité relative et confortable. N'a-t-il pas promis de mettre sa place en jeu en passant par l'urne et le bulletin secret pour un vote de confiance ? Cette règle n'a pas été respectée et il s'est fait reconduire avec un vote de confiance, obtenant le quorum de 223 mains levées, ce qui est requis par les règlements régissant la vie organique du parti. Ses antagonistes, en rangs dispersés, crient à l'arnaque et bloquent les ruelles attenantes au siège du parti. On se demande alors pourquoi ils se targuaient d'avoir collecté 227 signatures pour destituer Belkhadem et le jour J, il n'y avait que 66 qui ont respecté leurs engagements. Ne faudrait-il pas aux authentificateurs de prendre la décision de revenir à la base et refaire le trajet inverse en expliquant aux militants comment défendre l'authenticité du FLN et ses principes populaires et avant-gardistes en même temps ? Côté positif de la situation et que personne ne peut remettre en cause, le FLN occupe la scène médiatique tout seul. Par conséquent, il restera seul sur scène. Belkhadem a imposé des règles admises par ses antagonistes pour gagner du temps et ce temps a joué en faveur du plus rusé et du plus malin. Par contre, si au FLN il y avait des hommes à la hauteur des missions nobles du parti, les choses auraient évolué autrement, sauf que la conjoncture ne le permet pas et le FLN n'est plus seul sur le terrain. Quant à Moussa Touati du FNA, il laisse des plumes à Djelfa où 142 membres du conseil national du parti, 42 secrétaires généraux des wilaya sur 48, 9 membres du bureau national sur 12 et les 9 députés se sont réunis, dans une discipline exemplaire, dans la salle Ibn-Rochd de la maison de la culture pour dénoncer d'abord les dépassements de Moussa Touati et ensuite proclamer sa destitution. Les intervenants au nom des secrétaires généraux des wilaya, de celui des membres du conseil national du parti, des membres du bureau national et de celui des députés, ont soulevé des griefs pour les uns, ont demandé pardon au nom des membres du bureau national pour ne pas avoir agi et expliqué que l'Algérie est plus importante que le Parlement d'opposition de Moussa Touati. Le dernier intervenant dira que «nos neuf sièges sont mérités». Enfin, un membre du conseil national lit une motion où il est fait état de dix reproches à Touati. L'autocratie, le non-respect des règles régissant l'organique du parti, l'utilisation de la force bête et méchante contre les membres de la direction, du bureau national ou des bureaux de wilaya en engageant des «videurs» pour interdire l'accès au siège national, le mandatement de personnes étrangères au parti pour la gestion des affaires des structures des wilayas à la place de ceux qui lui tiennent tête, le fait d'entretenir un climat délétère et d'avoir décidé unilatéralement de s'octroyer un salaire de 300 000 DA sans le consentement ni la consultation des membres du conseil national. Pour cela, le conseil national élargi aux membres élus députés, aux responsables des 42 wilayas et renforcé par les 9 membres sur 12 du bureau national a décidé le retrait de confiance à Moussa Touati et sa destitution, de convoquer un congrès extraordinaire dans les tout prochains jours, de charger les membres du bureau national de gérer les affaires courantes du parti et ce, jusqu'à la tenue du congrès extraordinaire, de désigner une commission de préparation du congrès extraordinaire et de geler les comptes du parti jusqu'à la tenue du congrès. Les présents ont tenu à dégager toute responsabilité quant aux agissement du président déchu. Ils demandent l'instauration d'une commission d'audit comptable des finances du parti et dénoncent la complicité du secrétaire chargé des finances.