Une ancienne responsable du FFS en Ile-de-France, Mme Nadia Taalba, s'est jointe aux contestataires et a fustigé la direction actuelle du parti. Dans une lettre adressée au conseil national, qui devrait clôturer les travaux de sa session ordinaire, hier, elle a soutenu que «si le régime algérien est l'unique responsable de l'atonie politique que connaît le pays, le FFS, lui, est le seul responsable de ce qui se passe dans ses rangs et à sa tête». Selon elle, «la marche forcée vers la participation, que l'appareil du FFS a fait prendre au parti est une potion amère que des militants et des responsables ne digèrent pas». En ce sens, elle a estimé que les rumeurs qui entachent la participation du FFS aux élections du 10 mai, lesquelles ont évoqué «un compromis avec le pouvoir», ont aggravé la fissure entre la direction et la base militante. Inquiétée par une «guerre fratricide» qui risque de se produire au sein du plus vieux parti, Mme Taalba s'est interrogée sur le refus de la direction de reconnaître «son erreur d'appréciation» et qui continue de défendre «son choix» de participation au scrutin du 10 mai. Ces déclarations acerbes viennent s'ajouter à ceux de trois anciens premiers secrétaires du parti, à savoir Mustapha Bouhadef, Djoudi Memmari et Ali Kerboua, qui à deux jours, de la tenue du conseil national du FFS, ont révélé leurs préoccupations dans une déclaration commune où, selon eux, «les risques d'implosion sont bien réels et interpellent aussi bien les militants et sympathisants que les citoyens». Pour eux, le FFS risque de disparaître si rien n'est fait rapidement pour le sauver. Rappelant les différentes mises en garde contre la participation du parti aux législatives du 10 mai, ils ont affirmé que «le deal soupçonné conclu avec une partie du pouvoir constitue une grave dérive politique et une atteinte à l'éthique démocratique». Ils ont estimé que les élections législatives «ont mis à nu un appareil autiste, coupé de sa base militante, embourbé dans de flagrantes insuffisances et incohérences organisationnelles et marqué par une communication d'une indigence insondable et d'une confusion indicible». Ils ont, par ailleurs, dénoncé les dernières sanctions infligées à Karim Tabbou et Samir Bouakouir, regrettant «l'insensibilité de la direction aux interpellations de cadres, de militants et de sympathisants qui refusent le sabotage politique du FFS». Rappelons que lors de l'ouverture de la session ordinaire du conseil national, avant-hier, Ali Laskri a dénoncé «les attaques en règle», selon ses termes, contre le parti d'Aït Ahmed, affirmant que le FFS est la cible de «campagnes à l'intérieur ou à l'extérieur du parti», accusant, à cet effet, la presse et d'anciens responsables du parti et fustigeant tous ceux qui ont accusé le chef du parti de «compromission avec le pouvoir». Pour lui, la participation au scrutin du 10 mai dernier a été «un nouveau départ pour la construction du parti et la remobilisation politique de la société», rappelant que la décision de participation a été prise «à la quasi-unanimité des membres du conseil national en accord et en concertation avec le président du parti».