Nous venons d'apprendre qu'une rencontre internationale se déroulera à la bibliothèque nationale d'Algérie du 1 au 3 juillet avec pour principale thématique : «Libérez l'Histoire de l'Algérie» cinquante ans après. Le communiqué de notre confrère de la Tribune précise que cette rencontre sera co-organisée par le quotidien la Tribune et le Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire (Cnrpah). Une pléiade de spécialistes bien assurés en compétences pour faire les recherches indispensables à l'écriture de l'histoire de l'Algérie, et plus singulièrement celle de la guerre d'Algérie à l'occasion du cinquantième anniversaire de son indépendance, donnera des conférences et animera des débats. Cette rencontre, selon le communiqué du journal la Tribune sera animée par des universitaires venant d'horizons différents : d'Allemagne, d'Italie, du Maroc, de Tunisie, d'Afrique, de Finlande, de Hongrie, de France et d'Algérie, tentera de libérer l'Histoire de la France coloniale, de l'Algérie en guerre, des approches tronquées, orientées et déformées par une vision sinon colonialiste du moins nostalgique d'un ordre inique, fait d'horreurs et d'oppressions, afin de justifier le refus de l'Etat français de se repentir et de demander pardon, non seulement au peuple algérien, mais à tous les peuples qui ont subi le colonialisme au nom de «l'œuvre civilisatrice». Pour disséquer cette période, les organisateurs ont invité des historiens, des sociologues, des philosophes, des linguistes, des socio-ethnologues... des spécialistes outillés pour autopsier l'Histoire coloniale dans toutes ses dimensions philosophique, politique, sociologique, linguistique... Cinquante ans après l'indépendance, des thèses qui dominent la scène médiatique et intellectuelle proposent d'expurger l'Histoire coloniale de ce qui fâche. Pire, ces thèses mettent sur le même pied d'égalité la résistance armée du peuple algérien et les horreurs commises par l'armée coloniale et les colons. Ces derniers se présentent aujourd'hui comme des victimes au même titre que les populations massacrées par l'armée française et ses milices. Il s'agit de libérer l'Histoire de ces travestissements et ces détournements qui nient le fait colonial, l'occupation d'un pays et l'oppression féroce d'un peuple.