A l'occasion du cinquantième anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, une rencontre internationale sera organisée conjointement par le quotidien La Tribune et le CNRPAH (Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire) à la Bibliothèque nationale du 1er au 3 juillet à Alger. Un riche programme sera proposé à l'assistance puisque des universitaires algériens et étrangers venus des quatre coins du globe auront pour objectif d'analyser le refus de l'Etat français de demander «pardon» au peuple algérien pour toutes les horreurs et oppressions qu'il a commises en cette période de l'histoire de l'Algérie. Les intervenants étrangers invités à ce rendez-vous viennent d'Allemagne, d'Italie, du Maroc, de Tunisie, de Finlande, de Hongrie, de France, d'Algérie et d'autres pays africains. Un panel d'historiens, de sociologues, de philosophes, de linguistes, de socio-ethnologues et des spécialistes outillés tenteront d'expliquer les tortures, les attentats de l'OAS, les massacres et assassinats perpétrés sur des milliers de civils pendant la Guerre d'Algérie. La Guerre d'Algérie (1954-1962) fut le grand épisode tragique de l'histoire de la France, et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les récits des anciens combattants de la guerre de Libération, qui restent les véritables témoins de cette guerre longtemps restée «sans nom», ses épisodes majeurs (des massacres de Sétif à la politique de terreur de l'OAS, en passant par le putsch des généraux et la répression dans les grandes villes). Les chercheurs invités pour cette occasion tenteront de restituer cette page de l'histoire dans toute sa complexité en prenant compte de raconter comment la guerre fut vécue du côté algérien et des séquelles politiques et mémorielles de cette guerre de huit ans des deux côtés de la Méditerranée. Des thèses qui dominent la scène médiatique démontrent que de l'autre côté de la Méditerranée, on raconte autrement l'histoire de la guerre d'Algérie. Pour évoquer cette période de la Guerre d'Algérie avec exactitude et précision, des récits seront rapportés à partir de toutes les sources possibles telle qu'elle a été vécue et relatée par les Algériens et en premier lieu les militants et combattants de la guerre pour l'Indépendance de l'Algérie afin de libérer l'histoire de ces détournements qui nient le colonialisme de l'Algérie et l'oppression de son peuple. Cette rencontre s'annonce passionnante. Au programme de ce colloque, des interventions de personnalités de renommée mondiale sont à l'ordre du jour telles que Mohamed El Korso qui donnera une communication sous le thème : «Libérer l'histoire : une question de méthode». Olivier Fanon répondra à la question «Pourquoi Frantz Fanon dérange-t-il 51 ans après ?». Une autre intervention tout aussi intéressante, celle de Gilles Manceron qui parlera de «La nécessaire reconnaissance par la France des crimes de la colonisation et la remise en cause des histoires officielles. Un autre thème sur «Le cinéma de la guerre» sera animé par Jacques Choukroun. Habib Tengour donnera, quant à lui, une conférence sur «Le parcours de la poésie en Algérie de 1972 à 1994. L'intervention de Abdelmadjid Merdaci sera axée quant à elle sur «La question du départ des Pieds-Noirs en 1962».