En marge de sa visite au port de Dellys dans le cadre de la commémoration de la Journée du pêcheur, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a révélé que le conseil du gouvernement, qui se tiendra aujourd'hui, aura à adopter une loi portant sur l'indemnisation des pêcheurs lors du repos biologique des poissons en période de ponte qu'ils sont tenus de respecter en s'abstenant de pratiquer leur métier. La période estimée à quatre mois depuis mai dernier serait sujette à réduction à deux mois si l'étude scientifique engagée venait à le confirmer. Lors du point de presse, le ministre a précisé que cette indemnisation sera calculée sur la base du SNMG (18 000 DA) dès que le recensement des pêcheurs concernés sera achevé. Il est fort probable que l'indemnisation en question sera opérationnelle à la rentrée sociale. Le premier responsable du secteur a expliqué que sont astreints à ce repos biologique des ressources halieutiques les gros métiers comme les chalutiers (pêche en profondeurs) mais cela ne concerne pas les sardiniers dont la pêche se fait en surface. A propos d'un possible débrayage de la corporation à l'appel d'un syndicat du secteur pour protester contre la mauvaise gestion des ports, le ministre se dit ignorer cet appel, mais réitère sa volonté «d'organiser le secteur afin de dégager des partenaires sociaux avec lesquels le dialogue et la concertation seront engagés». Pour lui, «le professionnel de la pêche est un partenaire par excellence». A une question de La Nouvelle République sur la cherté du poisson en général et de la sardine en particulier, le ministre a nié «l'existence d'une quelconque spéculation parce qu'il s'agit d'un produit périssable, impossible à stocker comme la pomme de terre. Il faut voir le problème du côté de la hausse de la consommation au moment où la production pourrait atteindre cette année 93 000 tonnes, soit 10 000 tonnes de plus que l'année dernière. Il faut également avoir à l'esprit que le plateau continental de l'Algérie est étroit, contrairement à nos voisins». Auparavant, au cours de son allocution pour l'ouverture officielle de la manifestation socio-culturelle et économique de la Journée du pêcheur, le ministre a passé en revue les acquis de son secteur. D'abord, des acquis de structuration et une organisation des directions régionales, ensuite, un statut du secteur et une politique sectorielle sous le chapiteau ou encore des infrastructures portuaires et des activités de recherche et de formation. Au chapitre de l'investissement, 580 projets de 2001 à 2005 avec une consolidation lors du quinquennat actuel 2009/ 2014 auxquels s'ajoutent 2 000 projets d'aquaculture et 100 projets de pêche continentale. La recherche n'est pas en reste comme l'atteste la présence de Mme Souad Bendjeballah, ministre-déléguée à la Recherche scientifique, durant cette cérémonie puisque le centre de recherche CNRDPA chapeaute présentement 20 projets de recherche sans oublier qu'il existe un navire scientifique affecté à l'étude de la faune et de la flore maritime. Pour en revenir à la manifestation de la Journée du pêcheur qui, pour sa première édition, a élu domicile dans le port de Dellys, à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya et à une centaine de kilomètres à l'est de la capitale, elle comprend des expositions réunissant les professionnels de la pêche, les banques et les assurances. Les différents organismes de micro-crédit ou de l'emploi des jeunes y sont présents durant trois jours, les 26, 27 et 28 juin. A la même date, doivent se tenir des journées d'étude sur «la protection des ressources halieutiques». Des manifestations culturelles et sportives comme les concours de la gastronomie de la région (couscous au cochon de mer, espadon en sauce ou calamar farci) ou la course à voile ont été présentés avec la présentation de manœuvres maritimes de sauvetage où la participation de la Protection civile, des gardes-côtes et les hommes-grenouilles ont constitué le clou du spectacle.