Constat n La recherche scientifique se concrétise de plus en plus dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture. «Afin de renforcer nos propres capacités dans le domaine de l'évaluation des ressources halieutiques, le secteur sera doté d'un navire de recherche, outil nécessaire pour lancer un programme national de campagnes de prospection en mer à partir de 2011», a annoncé, hier, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Dr Smaïl Mimoun, lors de l'ouverture officielle du 1er séminaire maghrébin de deux jours sur la pêche et l'aquaculture qui se tient à l'Institut national des sciences de la mer de Bou Ismaïl (Tipaza) à l'initiative du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (Cnrdpa). Le Dr Mimoun, qui a réitéré l'engagement de son département à soutenir et renforcer l'action de recherche comme axe majeur de la politique que mène l'Algérie depuis plus de 10 ans, estime que la pêche et l'aquaculture constituent aujourd'hui les deux segments qui connaissent des croissances parmi les plus élevées dans le domaine de l'alimentation. «Seule une approche méthodique et rationnelle, fondée sur une connaissance scientifique sans cesse renouvelée, peut répondre à la double nécessité de la préservation et de l'exploitation durables du patrimoine halieutique national.» Le ministre a rappelé que le rapprochement de la recherche de la réalité de la pêche et de l'aquaculture a permis le redéploiement du Centre national de recherche et développement de la pêche et de l'aquaculture (Cnrdpa), l'adoption d'un Programme national de recherche (PNR) pêche et aquaculture, dans le programme quinquennal 2006-2010 sur la recherche et le développement technologique et le renforcement de la coopération scientifique régionale et internationale. Le premier responsable du secteur de la pêche a également rappelé deux campagnes de prospection en mer qui ont eu lieu en 2003 et 2004 dans le cadre de la coopération algéro-espagnole pour l'évaluation de l'étendue des ressources halieutiques disponibles, d'estimer leur biomasse et abondance et de cartographier les principales zones de pêche. Ces campagnes ont porté sur la prospection de l'étendue du plateau continental national sur une superficie de plus de 1,6 million d' hectares. «Les travaux de recherche réalisés ont permis de mettre en évidence la richesse et la diversité biologique des eaux algériennes où plus de 430 espèces d'intérêt biologique et commercial ont été recensées». Il estime que cette diversité d'espèces répertoriées est un signe révélateur de l'état de bonne santé de nos ressources halieutiques. Le potentiel aquacole jouit, pour sa part, de programmes de développement et de recherche au même titre que la pêche maritime. Ainsi, les potentialités aquacoles nationales identifiées à travers cinq ensembles biogéographiques sont représentées par 286 sites propices regroupés en 53 zones d'activités d'aquaculture réparties du Nord au Sud selon le ministre. A noter enfin que ce séminaire a été l'occasion de procéder à l'installation des conseils scientifique et administratif qui relèvent du Cnrpda. l L'Algérie ne procédera plus à l'importation d'alevins de l'étranger (la Hongrie), selon le ministre de la Pêche. Le peuplement et le repeuplement des barrages au niveau national sera fait localement notamment la carpe royale et la carpe argentée. En effet, deux éclosions mobiles enregistrées dans le cadre du programme 2005-2009 seront réalisées à Sidi Bel Abbes (à Senni commune de Marhoum) et à Sétif (au site Zaïri commune de Ourisia) et où les travaux sont en voie d'achèvement. L'objectif du projet selon les responsables du Cnrdpa dont relèvent ces deux projets, est l'expérimentation et la production.En effet, 40 millions de larves soit 15 à 20 alevins seront produits ce qui encouragera les activités intégrées et assurera l'approvisionnement des pans naturels et artificiels en alevins de bonne qualité, estiment les mêmes responsables pour notamment la production de la carpe chinoise. Le citoyen moyen ne devrait plus avoir de réticences dans le futur en matière d'achat de la crevette qui sera produite dans la ferme pilote pour l'élevage de la crevette japonaise, qui sera réalisée à Oued Kebir dans la commune d'El-Marsa (Skikda) à partir de février 2009. C'est un projet qui sera réalisé en 12 mois en partenariat avec l'agence internationale de coopération sud-coréenne (Koica). «C'est une ferme pilote à caractère de vulgarisation, de démonstration, de formation et de production», a expliqué le ministre. La ferme prévoit la production de 5 tonnes extensibles selon les responsables du Cnrdpa. De même pour la ferme marine pilote d'élevage de poisson marin à Bou Ismaïl et qui prévoit la production de 50 tonnes de poissons dont 25 tonnes de loups et 25 tonnes de dorades et où 1 million d'alevins seront produits en 15 mois. Un projet en partenariat avec l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (Aecid). l Le Conseil scientifique est composé de 16 membres dont 8 chercheurs du centre, 4 scientifiques externes, 4 scientifiques nationaux en activité et ne résidant pas en Algérie. Le conseil administratif est, pour sa part, composé de 16 membres représentant les différents secteurs en relation avec le domaine de la pêche et de l'aquaculture. Pour rappel, le Cnrdpa est un établissement public à caractère scientifique et technologique créé en 2008. Il dispose d'une flottille composée d'un bateau de 12 m baptisé «Salah», de 15 barques et est dotée de 5 annexes. La station halieutique de Beni Saf station d'aquaculture continentale à Hriza (Aïn Defla), station d'aquaculture marine de Bou Ismaïl, station des ressources halieutiques de El-Tarf et enfin la station d'aquaculture saharienne à Ouargla. Le centre est chargé, entre autres missions, d'élaborer et de la réaliser des programmes nationaux de recherche scientifique, de réaliser des études nécessaires à l'évaluation des ressources halieutiques et des capacités nationales en matière de pêche et d'aquaculture et d'effectuer des études à caractère économique et social en rapport avec la pêche et l'aquaculture. A noter enfin que le séminaire a vu la présence du ministre de l'Enseignement supérieur, M. Harraoubia, et d'experts et chercheurs algériens et maghrébins.