Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, a fait ressortir les efforts énormes enregistrés par l'Algérie dans le domaine de l'eau, particulièrement durant la dernière décennie. Aujourd'hui, dit-il, l'eau est un droit, ce qui n'était pas le cas auparavant. 94% des Algériens sont reliés à un réseau d'eau avec une alimentation journalière de près de 170 litres/hab/j, fait-il remarquer. Durant la colonisation, rappelle-t-il, seuls les Français qui occupaient l'Algérie disposaient d'une alimentation qui n'a pas dépassé 80 ou 90 litres/hab/j. Pour mobiliser l'eau, il faut construire des barrages, réaliser des forages, passer au dessalement, fait-il observer. A l'indépendance, ajoute-t-il, il y avait exactement 13 petits barrages avec une capacité totale de 454 millions de mètres cubes, ce qui équivaut à la moitié de la capacité du seul barrage de Beni Haroun. De 1962 à 1999, précise-t-il, 31 nouveaux barrages ont été réalisés et un effort particulier a été effectué à partir de la fin des années 90 puisqu'on est arrivé à 71 barrages avec une capacité totale d'enmagasinement de 7,4 milliards de mètres cubes, c'est-à-dire près de 7 milliards de plus qu'en 1962. Il rappelle qu'à l'indépendance, il n'y avait que trois transferts limités autour d'Oran, il n'y avait rien d'autre. Il cite tous les transferts qui ont été réalisés après l'indépendance, en particulier durant la dernière décennie, des transferts qu'il qualifie d'historiques comme In Salah Tamanrasset et Beni Haroun... S'agissant du taux de raccordement en 1962, il y avait 9 millions d'habitants et à peine 35% de la population algérienne était raccordée au réseau d'alimentation en eau potable, uniquement dans les grandes villes où étaient concentrés les Européens. En 1999, on était passé, dit-il, à 78% et aujourd'hui, on est à 94%, l'objectif du millénaire est largement dépassé. Idem pour la dotation qui était de 95 litres par hab/jour en 1970 puis 129 litres/hab/jour à la fin des années 90 et aujourd'hui l'Algérien reçoit 170 litres/jour d'eau. Il rappelle que la ville d'Oran était rationnée même avant l'indépendance. Actuellement, 73% de la population algérienne reçoit de l'eau quotidiennement. L'Algérie est un pays marqué par le stress hydrique, mais avec la réalisation des barrages et le recours au dessalement d'eau de mer, les ressources en eau sont sécurisées. Il y a trois pôles régionaux : Beni (est), Taksebt et Koudiat Acerdoun (centre) et le Gargar (ouest). Les ressources disponibles à Oran permettent d'inverser la tendance et d'envoyer de l'eau aux régions limitrophes (Mascara), souligne le ministre.