Ralentie par la pluie, puis par la résistance d'Agnieszka Radwanska, Serena Williams a quand même remporté la finale de Wimbledon. Un premier titre en grand Chelem depuis l'embolie pulmonaire qui l'avait contrainte à une hospitalisation. On a un temps cru qu'il n'y aurait pas de suspense ce samedi pour l'attribution du titre féminin. Archi-dominatrice en début de match face à une Agnieszka Radwanska tendue pour sa première finale en grand Chelem, Serena Williams a finalement eu besoin de trois sets pour prendre définitivement le dessus sur la Polonaise (6-1, 5-7, 6-2). Le fantôme de Natasha Zvereva Dès le début du match, Williams s'appliquait à mettre sa rivale hors de portée de la balle. Largement plus puissante, elle n'avait pas besoin de forcer. Les jeux défilaient en sa faveur (5-0) alors même qu'elle servait moins bien que d'habitude (3 aces et 63% de premières balles dans le premier set). Constamment sur la défensive, Radwanska évitait de peu une roue de bicyclette, écartant deux balles de set sur son engagement (5-1). Le fantôme de Natasha Zvereva – étrillée (6-0, 6-0) par Steffi Graf en finale de Roland-Garros 1988 – écarté, la Polonaise semblait un peu plus relâchée, mais ne pouvait cependant pas empêcher Serena de boucler le premier set (6-1). La pluie s'en mêle La pluie, annoncée mais qui n'avait pas poussé les organisateurs à déployer le toit sous prétexte que Wimbledon est un tournoi outdoor, contraignait alors les deux joueuses à rentrer aux vestiaires. L'interruption, d'une vingtaine de minutes, cassait complètement le rythme de Williams, auteure d'un jeu de reprise catastrophique (0-1). Une fois revenue dans la partie, l'Américaine reprenait le dessus... Temporairement. Breakant blanc Radwanska (2-1), elle perdait son avantage quelques jeux plus tard (4-4) alors que Radwanska résistait mieux du fond du court. Commençant à perdre patience (peut-être même un peu confiance), ratant quelques coups faciles, Serena, à la surprise générale, offrait la deuxième manche à la Polonaise (5-7) ! Vexée, le «masque» au visage, l'Américaine redevenait agressive dans le troisième set, venant notamment davantage au filet. Comme un symbole, elle remportait un jeu de service en 49'' avec quatre aces à la clé (2-2) ! Et après avoir gaspillé cinq balles de break lors des deux premiers engagements de Radwanska, elle passait (enfin) en tête (3-2). Et cette fois, plus question de la lâcher, Williams ne cédant plus le moindre jeu (6-2). Première trentenaire sacrée à Wimbledon depuis Martina Navratilova en 1990, Serena (désormais 14 tournois du grand Chelem à son palmarès) égale sa sœur Venus avec 5 titres sur le gazon londonien. La hiérarchie mondiale encore bousculée Battue, Radwanska rate l'occasion de devenir n°1 mondiale aujourd'hui. Elle se contentera du 2e rang, son meilleur classement en carrière. Détrônée par Maria Sharapova à l'issue de Roland-Garros, Victoria Azarenka retrouve le sommet de la hiérarchie, tandis que la Russe rétrograde sur la troisième marche du podium. Williams fait quant à elle son retour dans le top-5, à la 4e place.