L'émissaire international pour la Syrie , Kofi Annan, s'est dit «choqué et effaré» par les violences survenues jeudi dans le village syrien de Treimsa, près de Hama, et «condamne ces atrocités dans les termes les plus forts». «Il est désespérement urgent que cette violence et ces brutalités cessent et il est plus important que jamais que les gouvernements ayant une influence l'exercent de façon plus effective pour s'assurer que la violence cesse immédiatement», a déclaré M. Annan dans un communiqué diffusé vendredi à Genève. Selon M. Annan, il s'agit «d'une violation de l'engagement du gouvernement de cesser l'emploi d'armes lourdes dans les centres de population et de son engagement sur le plan en six points». «Face à ce nouveau rappel du cauchemar et des horreurs auxquels sont soumis les civils syriens», M. Annan parle de «combats intenses d'un nombre important de victimes et de l'usage confirmé d'armes lourdes telles que l'artillerie, des chars et des hélicoptères». Il précise que la mission des observateurs de l'ONU en Syrie était prête à se rendre sur place et à «vérifier les faits si et quand les circonstances le permettront». Il demande le respect de la liberté de déplacement de ces observateurs. Par ailleurs, l'Organisation de coopération islamique (OCI) a condamné «avec force» hier le «massacre» de Treimsa en Syrie et appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à «agir» pour mettre fin aux violences qui font rage dans ce pays depuis 16 mois. Dans un communiqué, le secrétaire général de l'OCI, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu «condamne avec force le massacre ignoble de Treimsa (...) qui a fait des centaines de morts et de blessés parmi des civils sans armes». Il a dénoncé aussi «la poursuite des tueries et des massacres dirigés contre le peuple syrien, notamment à l'approche du Ramadhan», selon le communiqué. M. Ihsanoglu appelle «le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre toutes les mesures urgentes, que prévoit la charte des Nations unies, pour mettre fin à l'effusion de sang en Syrie et protéger le peuple syrien». Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne, des troupes gouvernementales ont bombardé jeudi la localité de Treimsa (centre du pays) en utilisant des chars et des hélicoptères, faisant plus de 150 morts. Pour sa part, Damas a imputé la responsabilité du massacre aux «groupes terroristes».