Loin des transes diplomatiques concernant la crise syrienne, la Maison-Blanche prépare séditieusement son attaque contre la Syrie si l'on se réfère aux propos du Washington Post. Depuis la parution, le 16 mai, de l'article du Washington Post sur un afflux d'armes aux forces d'opposition syriennes, le projet du gouvernement Obama d'une guerre par procuration contre la Syrie est devenu encore plus évident. L'article indique qu'une quantité nettement plus importante d'armes plus puissantes, financée par les pays du Golfe persique (Arabie saoudite et Qatar) et coordonnée en partie par les Etats-Unis, sur la base d'une perspective selon laquelle l'expansion d'une confrontation armée était inévitable. L'Arabie saoudite et le Qatar ont envoyé des armes avec l'approbation de Washington qui jouit de «vastes contacts avec les forces d'opposition pour procurer aux pays du golfe des évaluations de la crédibilité des rebelles et de l'infrastructure de commandement et de contrôle». Une source additionnelle d'armement sont les Frères musulmans qui disposent de «leur propre voie d'approvisionnement aux rebelles en recourant aux ressources de riches individus privés et à l'argent provenant des pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite et le Qatar», a déclaré sans scrupule Mulham al-Drobi, un membre du comité de direction des Frères musulmans. Le Washington Post a conclu en faisant remarquer que «le Pentagone a préparé des options pour la Syrie qui vont jusqu'à envisager des frappes aériennes pour détruire les défenses aériennes du pays». Autre confirmation par le quotidien Daily Telegraph à travers les propos de Michael Weiss, directeur des communications et de recherche de Henry Jackson Society, qui écrivait : «Des sources rebelles à Hatay m'ont dit hier soir que non seulement la Turquie livre des armes légères à des commandants de bataillons choisis, mais qu'elle entraîne aussi des Syriens à Istanbul». Il a poursuivi en disant : «Ces derniers jours, des hommes, dans l'unité desquels j'étais embarqué (embedded), ont été informés et sélectionnés par le service de renseignement turc et d'importantes livraisons de fusils d'assaut AK-47 ont été transportées par l'armée turque à la frontière turco-syrienne (...) Du matériel est entreposé à Damas, à Idlib, près de la frontière turque, et à Zabadani, à la frontière libanaise.» Weiss souligne la réponse du porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, faite à un article paru dans le Washington Post et qui équivaut difficilement à un démenti. «Nous continuons à fournir une assistance non létale à l'opposition», a-t-il déclaré. «Et alors que je ne peux que parler pour les Etats-Unis, nous savons que d'autres continuent d'envoyer différents types de soutien, et je vous conseillerais de vous adresser à eux pour caractériser la nature de leurs actions», a-t-il ajouté. Weiss conclut en disant : «La Turquie n'agirait pas dans ce sens sans l'autorisation ou l'encouragement clair américain. Je ne pense pas non plus que le sénateur américain Joseph Lieberman, qui réclame des frappes aériennes chirurgicales et la création de zones tampon en Syrie, indiquerait que le gouvernement s'approche d'une réponse militaire à la crise humanitaire que le grotesque show de Kofi Annan n'a nullement contribué à endiguer, à moins d'être suffisamment sûr que c'est effectivement le cas».