Les gardes communaux, sont déterminés à faire valoir leurs droits à «une reconnaissance» de leur combat contre le terrorisme durant la décennie noire. Des milliers d'agents de la garde communale ont dû rebrousser chemin, dans la journée de jeudi dernier, lorsque les forces de l'ordre sont intervenues, avortant ainsi leur marche de colère vers la Présidence, sur les hauteurs d'Alger. Pour la deuxième fois au cours d'une semaine, les protestataires «désespérés» de se voir reléguer au second plan par les autorités, ont gagné la rue pour tenter de porter leurs voix au président de la République. Cette fois-ci, leur procession a été stoppée au niveau de la ville de Boufarik par les forces anti émeutes des éléments de la Gendarmerie nationale. Les quelques 20 000 protestants, selon un représentant des gardes communaux, étaient venus de nombreuses wilayas du pays pour gagner leur destination, la Présidence, à pied. Leur but premier, avoir une réponse à leurs revendications, relatives à une demande de l'implication du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la régularisation de leur situation socioprofessionnel et la satisfaction de leurs revendications «légitimes». Il s'agit, entre autres, de la révision de leur grille des salaires comme cela a été le cas de leurs «frères», les agents de sécurité. Révision de la prime de la retraite anticipée, avec les indemnités qu'elles soient matérielles ou bien morales dans le cas de dissolution de leur corps. Les manifestants, demandent aussi des dédommagements pour les heures supplémentaires avec effet rétroactif à partir de la date de leur installation, en plus des droits aux logements et aux soins, à l'instar des autres corps de sécurité. Des demandes auxquelles, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait annoncé, au lendemain de l'impressionnante marche du 09 juillet dernier, des mesures relatives au relèvement des primes et la mise en place d'un dispositif «exceptionnel» de retraite proportionnelle au profit de cette catégorie professionnelle. Déclaration démentie, quelques heures après par les représentants des gardes communaux, ajoutant ainsi une fissure de plus à l'écart existant d'ores et déjà entre l'administration et les protestataires. Cette deuxième tentative, dans laquelle ils ont emprunté le même circuit, autrement dit, l'autoroute Blida-Alger, et par les même conditions climatiques, soleil de plomb. Un garde communal souffrant apparemment d'une maladie chronique a été évacué en urgence vers l'hôpital de Boufarik pour recevoir les premiers soins, alors que deux autres ont reçu des soins sur place. L'échec de leur tentative ne les a pas découragés, bien au contraire, les agents en colère n'en démordent pas. Refoulés à quelques kilomètres de leur objectif par un dispositif sécuritaire drastique, les manifestants ont installé un campement au niveau d'un champ situé à côté du marché de gros de Boufarik. Avec leur patience et leur motivation à une reconnaissance de leurs droits, tant attendue, tiendront-ils le coup face à l'indifférence des autorités en ce temps de fortes chaleurs de l'été?