Des centaines de gardes communaux se sont rassemblés, hier, à la place des martyrs, à Alger, pour manifester leur rejet du projet de statut qui prévoit la dissolution de ce corps, à partir du 31 mars prochain, et envisage de les déployer vers la fonction d'agent de sécurité dans différentes institutions et administrations, la police communale ou l'armée. Les organisateurs de ce rassemblement avancent le nombre de 1 400 protestataires venus de sept wilayas, à savoir Alger, Tipasa, Blida, Tiaret, Aïn Defla, Médéa et Chlef. Ils étaient encadrés par un dispositif sécuritaire musclé, resté en retrait. Les gardes communaux donnent un ultimatum, jusqu'à la fin mars, aux autorités pour l'annulation du projet de dissolution de ce corps. Dans cette perspective, ils comptent maintenir la pression, en organisant le 10 mars prochain un autre rassemblement dans la capitale avec la participation des gardes communaux des 48 wilayas du pays. Au-delà du rejet de ce projet de statut qui impliquerait, selon eux, une dégradation de leurs conditions de vie, en raison du critère du recrutement sous contrat à durée déterminée qui leur sera appliqué, les gardes communaux demandent la satisfaction dans son intégralité d'une longue plate-forme de revendications. Ils réclament une carte de reconnaissance et une indemnité pour leur participation à la lutte antiterroriste de l'ordre de 5 millions de dinars, une augmentation de la prime de panier, actuellement de 3 000 DA, des facilités d'accès au logement et aux soins, une prime de risque avec un effet rétroactif remontant à février 2008 et une pension de 28 000 DA pour ceux désirant partir à la retraite. À cela s'ajoute un autre problème dont ils demandent un règlement dans les plus brefs délais. En effet, les gardes communaux n'ont droit qu'à 21 jours de congé annuel et ne sont assurés que 8 heures par jour, alors qu'ils sont astreints, à l'instar des autres corps de sécurité au poste 24/24. En somme, les manifestants s'insurgent contre la décision de dissoudre ce corps paramilitaire et revendiquent un statut de “la dignité”. Selon l'un des organisateurs du rassemblement d'hier, les gardes communaux répartis sur tout le territoire national sont au nombre de 96 000. 4 500 d'entres eux ont été victimes du terrorisme. En annonçant ce projet de statut, le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, M. Daho ould Kablia, avait déclaré que 60% des éléments de la garde communale, soit 60 000, seront rattachés à l'armée dans le cadre de la lutte antiterroriste, alors que 10 000 éléments seront intégrés dans les rangs de la police communale ou reconvertis en agents de sécurité dans les édifices publics et près de 30% âgés, souffrant d'une maladie ou d'un handicap, seront admis à la retraite ou mis en invalidité.