Les services de sécurité ont empêché, jeudi dans la matinée, une marche d'agents de la garde communale, qui tentaient de gagner Alger à partir de Blida. Les protestataires, au nombre de 3000, selon les estimations des forces de sécurité, et de 20.000, selon le coordinateur des gardes communaux, Chouaib Hakim, étaient venus de différentes wilayas du pays afin de gagner la capitale à pied, par l'autoroute Blida-Alger. Leur procession a été stoppée, au niveau de la ville de Boufarik, par les forces anti-meutes des éléments de la Gendarmerie nationale qui ont dispersé les marcheurs. La manifestation a engendré une perturbation, durant plus de 2 heures et demie (+ de 02H30mn), de la circulation sur l'autoroute Blida-Alger, où il a été constaté une forte présence des forces de sécurité, de la Gendarmerie nationale, à hauteur notamment de Boufarik et de Baba Ali, et de la Police devant la caserne de la garde communale, située à la cité du 13 mai de la ville de Blida. Des agents de la Protection civile sont intervenus, par ailleurs, durant la marche pour assister des protestataires, exténués par la marche harassante d'une dizaine de kilomètres sous le soleil. Un garde communal souffrant d'une maladie chronique a été évacué vers l'hôpital de Boufarik, tandis que deux autres ont été assistés sur place. Après l'échec de leur tentative de rejoindre la capitale, les protestataires ont installé un campement au niveau d'un champ mitoyen au marché de gros de Boufarik, où ils promettent de passer le mois sacré du Ramadhan, dans le cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites. Les gardes communaux réclament, entre autres, l' "implication" du président de la République, M Abdelaziz Bouteflika, pour la régularisation de leur situation et la satisfaction de leurs revendications principales, qui sont la révision de leur grille des salaires et de la prime de la retraite anticipée, avec les indemnités (matérielles et morales) dans le cas de dissolution de leur corps. Ils demandent aussi des dédommagements pour les heures supplémentaires avec effet rétroactif à partir de la date de leur installation, en plus des droits aux logements et aux soins, à l'instar des autres corps de sécurité. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait annoncé, à la suite d'une rencontre entre Daho Ould Kablia et des représentants de la garde communale, après la marche du 9 juillet courant, des mesures au profit de cette catégorie professionnelle. Il s'agit principalement du relèvement de la prime de panier portée à 4200 DA, contre 3000 auparavant, au même titre que du régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Cette mesure permettra un relèvement de la prime de rendement de 20 à 30 %, sur la base du nouveau salaire, de même qu'une hausse de 10 % de la prime de risque et d'astreinte, qui atteindra les 35, 40 et 45 % du nouveau salaire. Lors de la rencontre il a été convenu, entre autre, de la mise en œuvre d'un dispositif exceptionnel de retraites proportionnelles suite à la promulgation du décret exécutif 11-354 du 05 octobre 2011. Les mêmes mesures stipulent l'application d'un classement exceptionnel pour la retraite proportionnelle, suite à la promulgation du décret exécutif 11/654 du 5 octobre 2011. Ce dispositif permet la mise en position de retraite des gens cumulant 15 années de service au 31 décembre 2012, sans condition d'âge avec rachat des droits par le trésor public pour compenser la Caisse Nationale des Retraites (CNR) sur les années de cotisation en manque. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait, en outre, exprimé son "entière disponibilité à la régularisation de tous les dossiers des ayants droit des gardes communaux victimes du terrorisme dans le cadre de la règlementation en cours".