Le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a demandé mardi au ministre des Ressources hydrauliques, Hicham Qandil, de former le prochain gouvernement. Né en 1962, Hicham Qandil, ancien haut fonctionnaire au sein du ministère dont il a pris la tête en juillet 2011, est peu connu en dehors de l'Egypte. Un porte-parole de la présidence a décrit le nouveau Premier ministre comme un «patriote indépendant» qui n'a jamais appartenu à un parti, que ce soit avant ou après le soulèvement qui a chassé Hosni Moubarak de la présidence en février 2011. Comme le président Morsi, il a étudié aux Etats-Unis. Selon une page facebook, Hicham Qandil a obtenu un doctorat en irrigation de l'université de Caroline du Nord en 1993. La barbe de Hicham Qandil, qu'il dit avoir fait pousser par devoir religieux, a cependant éveillé des suppositions sur sa proximité avec les islamistes, même s'il a lui même nié appartenir à une quelconque organisation. Hicham Qandil ne figurait pas sur la liste des Premiers ministres potentiels établie par différents médias égyptiens, depuis l'investiture de Mohamed Morsi, le 30 juin. La presse prévoyait plutôt l'investiture d'un économiste, citant les noms d'anciens directeurs de la Banque centrale. «C'est plutôt une surprise car la majorité des noms évoqués appartenaient au secteur financier», commente Mohamed Radouane du cabinet Pharos Securities. «Les marchés réagissent franchement de manière négative.» L'Egypte risque une crise budgétaire si elle n'obtient pas l'aide financière de donateurs étrangers et n'attire pas à nouveau les investisseurs qui se sont retirés du pays après le soulèvement de l'an dernier.