Le Ramadhan et la question de l'approvisionnement en denrées alimentaires ont beau être la préoccupation essentielle de nos concitoyens, il n'en demeure pas moins qu'ils ont d'autres soucis en tête. Et celui de l'achat des vêtements pour leurs enfants, pour la célébration de la fête de l'Aïd, est déjà dans les esprits. Et pour cause ! On connaît l'intérêt que portent les parents à cet acte qui prend les contours d'un rituel qui s'accomplit chaque mois de carême. En effet, en cette période du mois sacré, il faut reconnaître que la ville d'Alger se transforme en un gigantesque marché. On n'en est qu'au cinquième jour du Ramadhan et, tôt le matin, les grands rues de la capitale sont prises d'assaut par des dizaines de femmes, hommes et enfants. C'est la fête avant l'heure ! Au marché Ali-Mellah, un vendeur de chaussures nous a indiqué qu'«il n'y a pas beaucoup de personnes qui ont commencé les achats pour l'Aïd. C'est encore le début du Ramadhan, et les familles ont d'autres priorités en tête comme la nécessité de parer au plus pressé, autrement dit, faire face aux dépenses consacrées aux aliments. A chaque jour suffit sa peine». A la rue Didouche-Mourad, on rencontre une grande animation en dépit de la chaleur de l'été. C'est un handicap qui n'a pas l'air de dissuader les mères de famille et leur progéniture. Une vendeuse d'un magasin de vêtements pour enfants nous confie : «Plusieurs familles algériennes ont préféré acheter les vêtements de l'Aïd avant même le début du mois sacré. Histoire de régler un problème tant que l'argent pour ce faire est disponible. Et puis, il faut s'y prendre précocement car tarder risque de vous faire rater les bonnes occasions.» Concernant les prix, elle nous a expliqué qu'«ils sont abordables et à la portée de toutes les bourses». «On a des pull- overs pour garçons de 500 DA jusqu'à 800 DA, des pantalons à 2 000 DA et des robes à 3 000 DA», a-t-elle souligné. Si ces prix-là sont abordables pour certains, ils ne le sont pas pour les autres. Il se pose, comme de coutume, la question du pouvoir d'achat, et elles sont nombreuses les familles qui sont hantées par la question des prix. On les comprend parfaitement. En dépit de cette flambée des prix, les gens, riches ou pauvres, négocient sans répit le prix des chaussures, chaussettes, robes ou pantalons. Les petites bourses peinent à joindre les deux bouts. La hausse des prix n'a pas atteint uniquement les fruits et légumes comme cela est vécu depuis le début du Ramadhan. Elle touche aussi les prix des vêtements. Et c'est un casse-tête supplémentaire qu'il va falloir régler.