Le médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie a décidé de mettre fin à sa mission. Kofi Annan a justifié sa décision en expliquant qu'il n'avait pas reçu tous les soutiens que la cause méritait, pour mettre fin au conflit dans ce pays. Trouver une solution en Syrie par le biais de six points, telle était la mission que l'ONU et la Ligue arabe avaient chargé Kofi Annan au mois de février. Après plusieurs voyages et l'envoi d'observateurs sur le terrain, aucun résultat n'a été obtenu et même le cessez-le-feu n'a pas été respecté. Il est tout à fait normal que la mission de Kofi Annan échoue, les conditions pour le faire n'étant pas réunies. Comment peut-on trouverune issue pacifique au conflit, surtout lorsque l'opposition refuse toute solution qui fera partir le président Bachar Al-Assad ? Ce n'est pas parce qu'une partie de la population a décidé de manifester que le président de la République est contraint de démissionner, répliquent les pro-pouvoir. Comment peut-t-on s'attendre à la fin des violences lorsqu'il est demandé aux forces de sécurité de faire taire leurs armes, alors qu'elles sont la cible des groupes armés et des combattants venus de l'étranger ? Dès le départ, la mission de Kofi Annan était irréalisable pour ne pas dire impossible. Car, si le conflit a éclaté entre deux parties, il faudrait également deux parties pour faire la paix. S'adressant à des journalistes à Genève, Kofi Annan a évoqué les «accusations et les insultes» subies au sein de Conseil de sécurité de l'Onu et a déploré le manque de soutien des grandes puissances. La Chine et la Russie ont opposé à trois reprises leur veto à des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu menaçant le régime de Bachar Al-Assad de sanctions en cas de poursuite de la répression de l'opposition. Le porte-parole de Kofi Annan, Martin Nesirky, a refusé de s'exprimer sur la question de la succession du médiateur. Le président russe Vladimir Poutine, allié indéfectible de Damas depuis le début des violences, a déploré la démission de Kofi Annan qu'il a qualifiée de «diplomate brillant». La Chine a fait part de son côté de ses regrets et a insisté sur l'importance du rôle joué par les Nations unies dans la résolution de la crise syrienne. La Maison-Blanche a, pour sa part, estimé que le départ de Kofi Annan illustrait le refus du président syrien Bachar Al-Assad de respecter un plan de paix soutenu par l'Onu ainsi que l'incapacité de la Russie et de la Chine à demander des comptes à Bachar Al-Assad devant le Conseil de sécurité de l'Onu. Sur le terrain, les combats se sont intensifiés ces dernières heures à Alep, la deuxième ville du pays. Les forces gouvernementales ont pilonné le quartier de Salaheddine avec des chars et des tirs d'artillerie, tandis que les rebelles ont tenté de consolider leur prise de contrôle de certains quartiers. De leur côté, les groupes armés sont accusés de s'adonner à des exécutions sommaires des prisonniers. Des militaires et des civils ont été froidement abattus par les groupes armés, ont indiqué plusieurs sources sur place. Des centaines de prisonniers sont retenus dans des endroits déplorables, ont également constaté des reporters de presse.