Le Conseil de sécurité va plancher sur l'opportunité de reconduire la mission d'observation en Syrie L'émissaire international s'est rendu en Syrie, en Iran et en Irak pour discuter de la crise syrienne. Officiellement accepté par le gouvernement et par l'opposition il y a trois mois, le mandat de la mission des observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus), l'un des points cruciaux du plan Annan, doit s'achever le 21 juillet. C'est à cette fin que l'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan a effectué cette semaine une tournée dans la région. M.Annan s'est plus précisément rendu en Syrie, en Iran et en Irak pour discuter de la crise syrienne et évoquer les moyens de mettre un terme aux violences meurtrières qui durent depuis plus de 15 mois, et ce malgré les efforts qu'il a déployés en vue de faire appliquer son plan de sortie de crise. Lors de son passage en Syrie, Annan a eu des entretiens «constructifs» à Damas avec le président syrien Bachar Al Assad ainsi qu'avec le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Il a également reçu l'engagement du président Al-Assad à mettre ce plan en oeuvre «de façon beaucoup plus rigoureuse qu'il ne l'a été jusqu'à présent». Pour illustrer le tout, MM.Annan et Al-Assad se sont mis d'accord lundi sur une nouvelle approche pour mettre fin à la violence. «Nous nous sommes mis d'accord sur une approche que je présenterai à l'opposition armée», avait affirmé l'émissaire onusien. Conforté dans sa démarche, lors de sa visite mardi à Téhéran et à Baghdad, Kofi Annan a ainsi obtenu l'appui des autorités des deux pays à son plan de sortie de crise, alors qu'il devait s'exprimer dans la soirée d'hier au Conseil de sécurité de l'ONU. La Russie, principal allié de la Syrie, a pour sa part proposé mardi à ses partenaires du Conseil de sécurité de prolonger de trois mois le mandat de la mission onusienne dans ce pays, et ce en «tenant compte» des recommandations faites par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Sur ce sujet, Moscou a présenté un projet de résolution, qui réaffirme son soutien au plan de paix du médiateur Kofi Annan, qui demande au pouvoir et à l'opposition syrienne de «commencer immédiatement à appliquer» ce plan ainsi que les directives pour une transition politique définies à la réunion du Groupe d'action pour la Syrie le 30 juin à Genève. Lors de cette rencontre, les cinq membres permanents du Conseil s'étaient entendus sur la proposition de former un gouvernement de transition en Syrie mais sans mentionner explicitement un départ du président syrien Bachar Al-Assad. Des positions qui posent un sérieux problème au groupe «des Amis de la Syrie» qui lors de la conférence qu'ils ont tenue vendredi à Paris, des pays participants ayant appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à durcir le ton envers le régime syrien et à adopter «d'urgence» une résolution contraignante, «sous chapitre VII», endossant le plan de Kofi Annan, et l'accord souscrit la semaine dernière à Genève sur une transition politique en Syrie. Les Occidentaux d'un côté, la Russie et la Chine de l'autre, divergent sur l'interprétation à donner à l'accord de Genève. Le chef de l'ONU considère pour sa part qu'«une présence maintenue, réorientée pour porter à leur maximum les capacités de la Misnus de faciliter un dialogue politique (...) semble préférable dans les conditions actuelles». L'avenir du plan de paix Annan se jouera au sein du Conseil de sécurité qui doit prendre une décision sur le renouvellement ou l'aménagement du mandat de la mission.