En commun accord avec l'Etat hébreux, des hélicoptères Apache de l'armée égyptienne ont attaqué à l'aube des groupes armés islamistes dans la péninsule du Sinaï. Au même moment, des milliers d'hommes de troupe de la deuxième division d'infanterie ont pris d'assaut plusieurs fiefs islamistes dans le village de Toumah et d'El-Arich. C'est la première fois depuis les accords de Camp David que l'armée égyptienne a utilisé l'aviation au Sinaï. Dans un bilan provisoire, au moins 20 activistes islamistes appartenant à la faction Al-Hijra wa takfir ont été tués, alors que plusieurs autres ont été arrêtés. Dans un communiqué, l'armée égyptienne a indiqué que l'opération militaire contre les groupes islamistes a été baptisée «Nettoyage du Sinaï», sans donner aucun bilan. Les autorités égyptiennes ont mis leurs promesses à exécution après l'assassinat des 16 militaires au poste-frontière situé entre Israël et l'Egypte. Le président Mohamed Morsi avait, lui-même, promis de punir sévèrement les auteurs de cette tuerie. Les cadavres des six terroristes remis par l'armée israélienne aux autorités égyptiennes ont permis à l'identification des assassins des 16 militaires à la frontière de Rafah. Selon les mêmes sources, «les éléments du commando à l'origine de la tuerie de Rafah seraient des combattants d'Al-Qaïda, d'Al-Hidjra wa takfir et des Gardiens de la révolution». Durant les événements dudit «printemps arabe» en Egypte, des centaines d'islamistes ont réussi à se sauver des prisons et ont rejoint les groupes armés au Sinaï, selon des sources signes de foi. Des milliers d'armes volées pendant les événements ont été récupérées par ces groupes. Il est de même pour des armes en provenance de la Libye et qui auraient été vendues à ces groupes. L'Egypte a aussi décidé dimanche soir de fermer «sine die» le terminal de Rafah, unique point de passage entre le territoire palestinien et le monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël. Trois jours après ce drame, l'armée égyptienne a lancé une opération de grande envergure contre les fiefs des groupes armés islamistes dans la péninsule du Sinaï. Au moment où les militaires égyptiens s'apprêtaient à investir les positions des groupes armés se sont les islamistes qui ouvrent le bal en s'attaquant à deux points de contrôle militaire égyptien prés de la ville d'A-Arish. La réplique des militaires a été instantané, des hélicoptères Apache se sont lancés à la poursuite des assaillants détruisant trois véhicules et tuant leurs occupants. Dans la foulée, d'autres hélicoptères ont bombardé des positions non loin du village d'Al-Ariche. Selon des témoignages, les hélicoptères ont essuyé des tirs de lance-roquettes émanant des groupes armés. Pour l'instant, les frappes menées par l'armée auraient tué 20 membres des groupes islamistes. Selon des sources sécuritaires, plusieurs groupes islamistes ont trouvé refuge dans le Sinaï et Al-Ariche. Ces groupes renferment des combattants d'Al-Qaïda, d'Al-Hidjra wa takfir et plusieurs islamistes des pays arabes ont promis de faire du Sinaï un émirat islamique. Des sources de dernière minute indiquent que le président égyptien a été pris à partie par des centaines d'Egyptiens alors qu'il rendait visite à des blessés militaires se trouvant dans un hôpital. Cet incident a contraint le président de la République égyptienne d'annuler sa participation aux funérailles des 16 militaires qui ont été inhumés en présence du chef des armées, de l'ex-chef du gouvernement et des milliers de citoyens. Pendant les funérailles, la foule en colère a scandé des slogans à l'encontre de Mohamed Morsi et des frères musulmans. La tension a monté d'un cran entre les citoyens et les nouvelles autorités égyptiennes après l'assassinat des 16 militaires à Rafah. Selon des sources qui restent à confirmer, les services de renseignement israéliens auraient alerté leurs homologues égyptiens sur une imminente attaque terroriste et ce, 48 heures avant l'attaque de points de contrôle où les 16 militaires avaient été tués. Les mêmes sources indiquent que les services de renseignement égyptiens ont avisé, à leur tour, leur hiérarchie, en vain. En somme, l'opération militaire baptisée «Nettoyage du Sinaï» suit son cours mais aucun bilan officiel n'a été donné pour l'instant. Au moment où nous mettons sous presse, nous avons appris que le conseil militaire s'est réuni au niveau de la présidence de la République en présence de Mohamed Morsi et du maréchal Hussein Tantaoui.