Israël a restitué à l'Egypte les corps de six à huit assaillants impliqués dans l'attaque qui a tué 16 gardes-frontières égyptiens dans la péninsule du Sinaï, a indiqué, hier, un porte-parole militaire. Il a précisé que les explosifs que transportaient les assaillants avaient déchiqueté certains corps, empêchant pour le moment un décompte exact des dépouilles. Il y a entre six et huit corps. Un ou plusieurs terroristes transportaient des explosifs et ont explosé, a affirmé ce porte-parole en expliquant que leur nombre exact n'est pour l'heure pas clair vu l'état des dépouilles calcinées. Les corps ont été transférés aux autorités égyptiennes dans la nuit. Dimanche dernier, 35 hommes armés ont ouvert le feu sur une position de l'armée égyptienne dans le Sinaï, tuant 16 gardes-frontières égyptiens, avant de pénétrer en territoire israélien avec un blindé pris aux militaires et d'être neutralisé. Initialement, Israël avait fait état de cinq assaillants tués par ses forces. Les médias israéliens ont affirmé que le corps d'un sixième homme avait été retrouvé dans un pick-up qui avait explosé en tentant de traverser le poste-frontière. L'armée égyptienne a promis de venger ces gardes-frontières en qualifiant l'attaque de terroriste. L'Egypte a décidé de fermer le terminal de Rafah, à sa frontière avec la bande de Gaza. Le terminal est l'unique point de passage entre le territoire palestinien, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, et le monde extérieur à ne pas être contrôlé par Israël. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué que le passage routier de Karm Abou Salem, entre Israël, l'Egypte et la bande de Gaza, d'où les assaillants se sont infiltrés dimanche, avait été rouvert hier matin. Ce terminal est surtout réservé au transport des marchandises entre Israël et la bande de Gaza. Hamas accuse Israël d'être derrière l'attentat Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza Ismaïl Haniya accusé, avant-hier, Israël d'être responsable, d'une manière ou d'une autre, de l'attaque menée la veille par un commando dans le Sinaï qui a tué 16 gardes-frontières égyptiens. Israël est responsable d'une manière ou d'une autre de cette attaque lancée pour gêner la nouvelle direction égyptienne et créer des troubles à la frontière afin de ruiner les efforts visant à en finir avec le siège (israélien) de la bande de Gaza, a-t-il indiqué dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion en urgence du gouvernement du Hamas. Aucun Palestinien ne veut tuer qui que ce soit en Egypte. Toute attaque contre la sécurité de l'Egypte vise aussi la sécurité des Palestiniens. Nous appelons l'Egypte à discuter de toutes les questions touchant aux intérêts mutuels de l'Egypte et des Palestiniens, a-t-il encore dit. Le Hamas a par ailleurs organisé un sit-in devant l'ambassade d'Egypte à Gaza pour marquer sa solidarité avec ce pays et condamner l'attaque qui a tué les 16 gardes-frontières. Les manifestants ont participé à une prière pour les martyrs conduite par M. Haniya.Il est formellement interdit de verser le sang parmi nos frères égyptiens au nom du Jihad en Palestine, a de son côté affirmé dans un discours Yahia al-Senwar, un dirigeant du Hamas. Nous les brigades d'Azzeddine al-Qassam (le bras armé du Hamas) poursuivons la résistance en Palestine, et elle ne se fera pas en territoire égyptien ni en versant du sang égyptien, a-t-il ajouté. Washington se dit prêt à aider le Caire Les Etats-Unis ont condamné l'attaque survenue la veille dans le Sinaï qui a coûté la vie à 16 gardes-frontières, précisant qu'ils étaient prêts à aider l'Egypte à assurer la sécurité dans la péninsule. Nous condamnons de la façon la plus ferme possible l'attaque terroriste mortelle de dimanche, a indiqué un porte-parole du département d'Etat, Patrick Ventrell, en présentant ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu'au nouveau président égyptien Mohamed Morsi. La situation en termes de sécurité dans le Sinaï est un sujet que nous avons abordé avec les autorités égyptiennes, c'est une question d'inquiétude permanente pour nous, a souligné M. Ventrell devant des journalistes à Washington. Il a par ailleurs assuré que Washington se tenait prêt à aider le gouvernement égyptien dans ses efforts, tels que promis par le président Mohamed Morsi, pour sécuriser le Sinaï.