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Un repas de Ramadhan pas comme les autres
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 08 - 2012

Le shour est un repas compensateur qui peut avoir lieu à n'importe quelle heure de la nuit, pourvu que cela se passe avant le moment où on arrive à distinguer le fil blanc du fil noir. Ce repas est différent du ftour pour son ambiance pas très appréciée par ce qu'on y mange et le temps trop court qui lui est consacré.
Pourtant, ce repas est nécessaire pour mieux supporter le jeûne du lendemain surtout en cette période estivale et caniculaire. Lorsque l'abstinence commence à 4h du matin pour se terminer à 8h du soir, il reste seulement 8 heures dans lesquelles il faut placer le ftour, les prières, le sommeil réparateur pour être en forme le lendemain. Ceux qui travaillent en pâtissent le plus, car le manque de repos pouvant être la cause d'un grand nombre de défaillances. Quoi et comment manger ou boire en un temps si bref ? Quelquefois, on ne dispose que 10 minutes à un quart d'heures pour avaler quelques victuailles, parfois dans le désordre, le nécessaire qu'on s'était choisi avant de rentrer au lit : un peu de couscous accompagné de pastèque ou de raisins secs, un yaourt, une tasse de café avec un morceau de pain brioche ou de pain ordinaire mais beurré. Lorsqu'on a le temps de les déguster, c'est plus profitable parce qu'on a le sentiment de bien manger à petites doses pour mieux résister à la faim et à la soif d'une longue journée de jeûne. Mais si tout est pris gloutonnement en quelques minutes de peur que ne retentisse le dernier appel à la prière, c'est la tristesse, le repas est gâché, on mange pour se remplir la panse. Mais le pire des cas, c'est lorsqu'on a raté ce repas sous prétexte qu'on n'a pas entendu son portable sonner vu qu'on n'a personne à côté pour être secoué. On s'est réveillé alors au moment où le soleil s'est déjà levé. Et sur la table, sont étalées les denrées qu'on s'était choisies pour un régal. On s'en mord les doigts. Aujourd'hui, avec les veillées tardives il est quand même possible de mieux s'organiser malgré la vie chère pour ne pas dire impossible. Ce dont on n'arrive pas à se passer, c'est la petite tasse de café que l'on a coutume de prendre à petites gorgées et qui réconforte pour la matinée au moins avec le sentiment d'en avoir bu à la toute dernière minute. On considère ce breuvage comme une drogue indispensable aux nerfs et à l'équilibre mental. Le shour dans le ramadhan d'antan Nos anciens ont connu les pires difficultés mais ils ont résisté. Pour se réveiller, ils avaient employé beaucoup de moyens astucieux comme payer quelqu'un pour réveiller toute le monde à coups de baguettes sur un tambour ou sur un ustensile métallique qui fait beaucoup de bruit. Après ce fut le gros réveil que l'on remontait pour le faire sonner très fort et qu'on disait qu'il réveillait même les morts. Ce qu'on mangeait était assez lourd à supporter : du couscous non garni au bouillon de légumes ou au raisin sec accompagné de lait, de petit-lait ou de lait caillé quand il y en avait. Hiver comme été, on avait choisi dans toutes les familles de se réveiller à 2h du matin pour se rendormir une fois le ventre plein. C'était une punition, dit une personne ayant gardé quelques souvenirs de ces temps difficiles. Au moment où on dormait à poings fermés, on venait vous secouer pour vous dire que c'était l'heure du shour. Les plus difficiles de la famille se mettaient à manger à moitié endormis jusqu'au moment de la tasse de café. On raconte qu'une fois un jeune homme tenait à la main et en parfait équilibre une tasse de café qu'il ne buvait pas alors que l'ustensile en porcelaine restait accroché à ses doigts. Il paraît que les ronfleurs sont les plus durs à faire sortir du lit. Un vieillard, maintenant disparu et à qui on a demandé de nous relater quelques souvenirs du passé, raconte qu'il n'avait que 14 ans lorsque ses parents lui avaient demandé de porter à manger au berger qui vivait à quelques dizaines de mètres de la maison et il eut l'agréable surprise de voir tout à coup le ciel s'ouvrir. «C'était indescriptible tant l'éblouissement était parfait. Je ne savais pas ce qu'il fallait dire ou faire, pareille occasion unique. Jamais on ne m'avait parlé de ce miracle divin au cours duquel tout ce qui est demandé est accordé par le Tout-Puissant», a-t-il continué de conter avec la même émotion tant il a été marqué à vie par cet événement imprévisible. «Ce dont je me souviens, c'est du café sans saveur ni odeur que l'on prenait le matin avant d'aller à l'école. Parce qu'on n'était que de petits enfants de pauvres, qu'après le shour maman ajoutait beaucoup d'eau dans la cafetière pour que le liquide soit suffisant. On n'aimait pas voir nos parents dormir profondément au moment d'aller à l'école. L'ambiance était trop froide pour être supportée», nous rapporte sur un ton de nostalgie un voisin. Pour à un grand monsieur instruit, aujourd'hui à la retraite, le shour n'a laissé que de bons souvenirs dans sa mémoire, particulièrement celui des musiciens aux instruments traditionnels qui allaient de place publique en place publique pour jouer quelques vieux airs. Cela n'empêchait pas d'être de bon pratiquants, grands et petits. C'était lorsque le spectacle itinérant se terminait que l'on rentrait pour le shour. J'ai toujours eu pour mes parents de l'admiration parce qu'ils ne m'enfermaient pas comme faisaient certains qui ont fait de leurs enfants des frustrés et des inadaptés sociaux à vie. Je me suis défoulée autant que j'ai pu et par le contact avec les autres j'ai appris à parler correctement. Au moment du shour, on me laissait prendre ce que je voulais : couscous d'orge ou galette avec le café et si jamais j'avais envie sinon j'allais m'endormir. Je suis sorti de mon enfance pleinement épanoui.» Ainsi durant l'Aïd el Fitr et les jours qui suivent, on regrette beaucoup la chorba et les plats de résistance qui la suivent, mais rares sont ceux qui évoquent le shour qui se rapproche plutôt du jeûne.

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