Une centaine d'habitants de la commune d'Afir, à l'extrême-est de la wilaya de Boumerdès, a arpenté l'artère principale de la ville de Dellys en direction de la daïra en signe de protestation contre le problème du manque d'eau qui «dure depuis 50 ans», peut-on lire sur les banderoles exhibées par les manifestants. Ainsi, au troisième jour d'une protestation qui a débuté au niveau de d'Afir avec le blocage de la RN 24 qui relie la commune à Tizi Ouzou à partir de Tighzirt et devant l'absence d'interlocuteur, les protestataires ont décidé de s'adresser directement au chef de daïra. Après avoir été reçus et devant le manque d'assurance pour le règlement «urgent» du problème, les manifestants ont demandé à voir le wali pour obtenir du concret. Aucune réponse ne leur a été signifiée, d'où leur recours à barrer l'accès à la ville de Dellys. Afir compte 14 000 habitants disséminés sur 22 villages qui souffrent tous du manque d'eau. Pour leur part, les autorités locales justifient cette pénurie d'eau par «un acte de sabotage» qui aurait été commis sur le réseau électrique alimentant une station de refoulement à Benchoud. Mais des habitants de la région affirment qu'il est «du rôle et du devoir de l'Etat de résoudre ce genre de problème et de mettre un terme au calvaire qu'ils subissent pour s'approvisionner en eau». D'autres dénoncent les retards enregistrés pour la réalisation des projets hydrauliques inscrits en 2010, citant les deux stations de refoulement prévues à Ouled Ben Hamza et Ouled Khedache, et dont les travaux tardent à être entamés à cause d'un problème de terrain. Les villageois déplorent, en outre, les lenteurs enregistrées pour la réalisation des conduites d'AEP devant alimenter leurs localités à partir de la station de dessalement d'eau de Cap Djinet, achevée depuis plus d'un an. Il y a lieu de rappeler que la population d'Afir a souvent protesté contre le manque d'eau mais depuis trois mois exactement, la pénurie est devenue persistante dans une région montagneuse où les risques d'incendie sont certains, nonobstant la proximité de la région des maquis où le terrorisme a souvent sévi.