Les habitants de la commune de Afir (70 km à l'est de Boumerdès) ne décolèrent pas. Hier encore, des dizaines d'entre eux ont exprimé leur désarroi face à l'indifférence dont font preuve les responsables locaux qui tardent à trouver des solutions à la pénurie d'eau qui affecte leur localité. Les protestataires affirment que le précieux liquide n'a pas coulé dans leurs robinets depuis plus de trois mois, soulignant que toutes les promesses faites pour trouver une solution durable à ce problème n'ont pas été concrétisées. Hier en début de matinée, ils étaient plus de 700 citoyens à avoir répondu à l'appel lancé par les responsables des comités de village pour observer une marche à Dellys. La procession s'est ébranlée à partir du lieudit Oued Tiza jusqu'au siège de la daïra. Les marcheurs ont arpenté le boulevard Beau Rivage en brandissant des banderoles rappelant leur revendication. Les manifestants ont, tout au long du parcours, scandé des slogans hostiles à l'administration locale. Cette action, enclenchée après la fermeture du siège de l'APC, s'est terminée par l'organisation d'un grand rassemblement devant le siège de la daïra, fermé pour la deuxième journée consécutive en raison de la persistance de la pénurie d'eau potable. «On en a assez des promesses sans lendemains. Aujourd'hui, nous exigeons la présence du wali pour trouver des solutions à cet épineux problème qui date depuis l'indépendance», a déclaré un représentant des villageois. Calvaire N'ayant pas reçu de réponse convaincante, les contestataires ont procédé à la fermeture de la RN24 au lieudit Leblança, causant d'énormes embouteillages au centre-ville. Les autorités locales tentent de justifier la pénurie d'eau par un acte de sabotage qui aurait été commis sur le réseau électrique alimentant une station de refoulement à Benchoud. Mais certains habitants de la région ne l'entendent pas de cette oreille, affirmant qu'il est du rôle et du devoir de l'Etat de résoudre ce genre de problème et de mettre un terme au calvaire qu'ils subissent pour s'approvisionner en eau. D'autres dénoncent les retards enregistrés pour la réalisation des projets hydrauliques inscrits en 2010, citant les deux stations de refoulement prévues à Ouled Ben Hamza et Ouled Khedache, et dont les travaux tardent à être entamés à cause d'un problème de terrain. Les villageois déplorent en outre les lenteurs enregistrées pour la réalisation des conduites d'AEP devant alimenter leurs localités à partir de la station de dessalement de l'eau de Cap Djinet, achevée depuis plus d'un an. Avant de se disperser, la plupart d'entre eux ont menacé d'entreprendre d'autres actions dans les prochains jours si rien n'est fait pour la prise en charge effective de leur problème.