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Cacophonie au niveau des structures gouvernementales algériennes (I)
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 09 - 2012

Il existe une véritable caco-phonie en matière de politique socioéconomique avec des déclarations des responsables contradictoires à intervalle régulier désarçonnant les observateurs les plus avertis mais donnant une image de non- gouvernance au niveau tant national qu'international.
La télévision et radio algérienne, la presse algérienne publique et privée reprenant au jour le jour les communiqués officiels en est le témoignage vivant. Je mettrai en relief trois déclarations récentes qui ont un impact tant sur la vie des citoyens et engageant l'avenir de l'Algérie relatives à l'inflation, le taux de chômage et la rigueur budgétaire. Des discours contradictoires sur l'inflation La dernière enquête de l'organe officiel des statistiques, l'ONS, de juillet 2012, témoigne d'une accélération du processus inflationniste en Algérie risquant de s'amplifier en 2013 avec des incidences sur le pouvoir d'achat des Algériens ayant surtout un revenu fixe. Les prix à la consommation ont augmenté de 8,7% au mois de juin 2012 par rapport à la même période de l'année écoulée, situant le rythme d'inflation en glissement annuel en Algérie à 7,3% contre 6,9% en mai dernier, selon l'Office national des statistiques (ONS). L'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 8,67% en juin 2012 par rapport à la même période de l'année 2011. En date du 29 août 2012 le gouverneur de la Banque d'Algérie déclare, je le cite : «L'accélération de l'inflation au premier semestre 2012 est due en grande partie à des facteurs internes, notamment aux dysfonctionnements des marchés, aux positions dominantes et à la spéculation, et non pas à l'expansion de la masse monétaire». Or, 60 jours avant, le rapport de la Banque d'Algérie pour le premier semestre 2011 note, je le cite : «le processus inflationniste s'explique pour 63% de l'inflation due à l'expansion monétaire, l'inflation importée pour 21% ce, en dépit des mesures de régulation prises par les pouvoirs publics, notamment l'exonération de la TVA et les mouvements du taux de change effectif nominal pour 7%». S'agissant d'un problème aussi complexe que celui de l'inflation, il me semble utile de préciser que ces phénomènes doivent tenir compte de la structure et des particularités de l'économie à laquelle ils sont appliqués, les aspects de structures de l'économie internationale, de l'économie interne résultant de l'option de la stratégie de développement économique, aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d'influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s'approprier une fraction du revenu national. Concernant l'indice global de l'inflation, il doit être régulièrement réactualisé car le besoin est historiquement daté, les besoins évoluant. Le taux d'inflation officiel est biaisé, étant comprimé artificiellement par les subventions, sinon il dépasserait les 13/14%. Un agrégat global comme le revenu national par tête d'habitant peut voiler d'importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente devrait lier le processus d'accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 20.000 dinars, (200 euros au cours officiel, environ 150 euros par mois au cours du marché parallèle) la dernière augmentation ayant eu lieu en septembre 2011, mais devant déflater par le taux d'inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d'achat. Aussi, une interrogation s'impose : comment est-ce qu'un Algérien, qui vit au SNMG, (200 euros par mois, soit 6,6 euros par jour alors que le kilo de viande est de 10 euros) fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement, la crise du logement (même marmite, mêmes charges) et les transferts sociaux qui atteindront plus de 1.200 milliards DA en 2011, soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du PIB, les subventions qui compressent artificiellement le taux d'inflation réel, jouent temporairement comme tampon social. Des discours contradictoires sur le taux de chômage La population était de 35,6 millions d'habitants au 1er janvier 2010, et l'Office des statistiques (ONS) l'estime à 36,3 millions d'habitants au 1er janvier 2011 et 37,1 au 1er janvier 2012. La population active dépasse les dix (10) millions en 2012 et la demande d'emplois additionnelle varierait entre 300.000 à 400.000 personnes par an, nombre d'ailleurs sous-estimé puisque le calcul de l'ONS applique un taux largement inférieur pour les taux d'activité à la population féminine, représentant pourtant la moitié de la population active et dont la scolarisation est en forte hausse. Pour le ministère du Travail, le taux de chômage est en nette régression ayant annoncé officiellement 11% en 2010, environ 10% en 2011 et l'estimant à 9% pour 2012. Le 1er septembre 2012, l'organe officiel de la statistique ONS annonce que la population en sous-emploi par rapport au temps de travail est estimée en Algérie à 1 718 000 occupés en 2011, soit un taux de sous-emploi de 17,9%. Cette déduction résulte d'une enquête réalisée auprès de 20 314 ménages établis sur le territoire national et ce, de la période d'octobre à novembre 2011 et le sous-emploi lié au temps de travail étant défini comme l'effectif des personnes occupées qui effectuent un nombre d'heures de travail insuffisant. Cela inclut les sureffectifs dans les entreprises publiques, les administrations et les emplois temporaires de moins de 6 mois souvent improductifs (faire et refaire des trottoirs), avec la prédominance des emplois rentes, qui sont comptabilisés pour 8 heures de travail plein, ce qui donnerait un taux largement supérieur à 20%. Cette enquête dénote un échec flagrant de la politique de l'emploi menée actuellement. Le dépérissement du tissu industriel représentant moins de 5% dans le PIB trouve son explication surtout dans les contraintes d'environnement qui touchent tant les entreprises algériennes qu'étrangères, souvent mis en relief dans les rapports internationaux de 2008/2011. L'entrave aux affaires en Algérie est due surtout à l'accès aux financements, la bureaucratie d'Etat, la corruption, l'inadéquation de la main-d'œuvre formée, la politique du travail considérée comme restrictive, ainsi que le système fiscal et l'environnement dont la qualité de la vie. Combinée à l'instabilité juridique et à cet environnement des affaires contraignant dont la bureaucratie qui freine l'investissement à plus de 50%, renvoyant au mode de gouvernance, il en découle que le bilan de l'investissement, en dehors des hydrocarbures, est mitigé, surtout pour l'investissement productif. Cette enquête récente corrobore celle de l'ONS publiée officiellement le 10 août 2012 qui montre clairement que le tissu économique national est fortement dominé par les micro-unités dont les personnes physiques à 95% (888.794) alors que les personnes morales (entreprises) représentent seulement 5%, soit 45.456 entités. L'enquête met en relief la prédominance du secteur commercial avec 511.700 entités, soit près de 55% de l'ensemble, dont 84% de l'activité est concentré dans le commerce de détail, le reste étant partagé entre le commerce de gros et celui de l'automobile et des motocycles. Le secteur des services (dont transport 18,8% et restauration 14,5%) avec 317.988 représente 34% de l'ensemble des entités économiques du pays. Donc secteur commercial et services concentrent 83% des activités de l'économie algérienne en 2010, 829.688 entités économiques activant dans le secteur tertiaire, soit 89% du total, ce qui dénote clairement le caractère tertiaire de l'économie. Comme il y a lieu de tenir compte de la sphère informelle. Selon l'ONS 50% de la population active est dans la sphère informelle à dominance marchande, contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation, plus de 65% du marché des biens de consommation : fruits et légumes, poisson, viande rouge et blanche et textile/cuir pour ce dernier segment à travers des importations souvent sans contrôle. Cela n'est pas le produit du hasard mais traduit le manque de confiance vis-à-vis de l'Etat et la faiblesse de l'Etat de droit ayant d'importantes incidences politiques sur la démobilisation citoyenne... Lorsqu'un Etat veut imposer à une société des règles qui ne correspondent pas à l'état de la société, cette dernière enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner, les relations étant établies sur un registre de confiance entre les cocontractants. Comme on ne saurait isoler les relations dialectiques entre la sphère régie par le droit de l'Etat et la sphère informelle qui a ses propres codes, existant en Algérie des liens diffus entre la logique rentière et l'extension de la sphère informelle. Cela favorise la dépréciation du dinar et l'évasion fiscale. (A suivre)

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