Une conférence de presse animée, hier à Alger, par deux syndicats du secteur de l'éducation explique les tenants et aboutissements de la réforme de l'éducation dite réforme de Benzaghou qui entame sa 10e année d'application. Achour Idir, porte-parole du Conseil national des lycées d'Algérie (CLA), dénonce la précipitation dans l'application de la réforme et regrette les conséquences néfastes engendrées dans ce secteur stratégique de l'économie nationale. Il explique que si l'Unesco prévoit pour la réussite de la réforme un budget qui représente 6% du PIB, l'Algérie est en dessous avec ses 4,5% même si ce taux est égal au budget de l'intérieur pour l'exercice 2011-2012. Pour étayer ses propos, il cite que pas moins de 200 établissements scolaires sont en voie de rénovation et pour lesquels 40% d'entre eux vont voir leurs classes atteindre un sureffectif de plus de 45 élèves par classe soit 40% de 38 à 45 élèves par classe et 20% de 30 à 38 élèves. Si 500 nouveaux lycées ont été enregistrés depuis 2003, l'année 2012-2013 n'a enregistré aucune nouvelle infratructure. Par ailleurs, le CLA dénonce le manque de constructions et prône une commission nationale d'enquête pour justifier l'enveloppe financière allouée à ce secteur. En dépit des milliards de centimes consacrés pour la rénovation de ces dits établissements scolaires, la situation demeure inchangée. Sur le plan pédagogique, le porte-parole du CLA avance le chiffre de 60% des établissements qui n'ont pas encore reçu les livres scolaires et déplore le retard enregistré dans les emplois du temps qui ne sont pas encore établis sans toutefois omettre de signaler que l'inscription scolaire n'est pas encore achevée, dira-t-il. M. Achour Idir deplore par ailleurs le manque de postes budgétaires dans le secteur de l'éducation en dépit de 12 000 postes ouverts pour le concours de recrutement de l'exercice 2012-2013. Le CLA revendique 30 000 postes pour couvrir le manque de l'encadrement. Pas moins de 7 000 retraitables sont recensés et pour lesquels la relève n'a pas été prévue. L'année 2012-2013 est annoncée comme étant l'année de la défense de l'école publique pour laquelle des campagnes de sensibilisation sont prévues au sein de la société civile. Salem Sadali, porte-parole du Satef, explique à son tour, que la rentrée 2012-2013 se fera sans enthousiasme pour la famille de l'éducation car les conditions de travail se sont détériorées, le pouvoir d'achat a baissé et l'encadrement pédagogique est le même. Sadali parle d'une gouvernance scolaire obsolète et milite pour une conférence nationale devant remettre l'école algérienne sur les rails à l'image d'une école publique de savoir et d'épanouissement. Le Satef, militant pour un syndicat de vigilance et plaçant l'année 2012-2013 comme l'année de l'élève, appelle le nouveau ministre de l'Education à mettre de l'ordre au secteur. Par ailleurs, les deux syndicats attirent l'attention des pouvoirs publics sur la formation de nouveaux profils pour le lycée technique de mathématiques de Kouba, ce lycée d'excellence qui, dit-on, ne fonctionne qu'à 20% de ses capacités.