Alors que le ministre de l'Education pense à un programme de rattrapage des cours non dispensés durant les journées de grève, les syndicats se montrent sceptiques quant à sa mise en pratique, considérant que tant que persistent les problèmes socioprofessionnels dans le secteur, la question n'est pas près d'être réglée. Le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, pense que le rattrapage du retard subi durant l'actuel exercice scolaire à cause des grèves répétitives ne peut être envisagé. Selon lui, «la tutelle doit accepter l'évidence qu'on ne peut pas récupérer l'année». A propos de la décision du ministre de l'Education d'écourter les vacances de printemps ou de travailler pendant quatre samedis, le porte-parole du CLA précise que «la solution pédagogique doit primer sur la solution politique et, en termes pédagogiques, cette année ne peut être rattrapée sur les trois ans à venir». Dans ce contexte, le CLA propose de limiter les programmes des classes d'examens. Parce que, selon le CLA, «vu l'illégalisme criard qui s'est maintenu le long des événements, il n'existe pas de motivation à rattraper le retard chez les personnels de l'éducation». Estimant qu'«il y a lieu d'installer de véritables négociations», le CLA pense que «tout le reste, c'est du bricolage, parce qu'il faut vraiment penser aux années à venir dans ce secteur qui restera dans un éternel conflit, et si on ne règle pas les problèmes du secteur par une véritable prise en charge des problèmes socioprofessionnels des travailleurs de l'éducation, les revendications resteront toujours de mise dans les années à venir». Pour sa part, le syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), par la bouche de son secrétaire général, Sadali Mohamed Salah, «le problème n'est pas de rattraper ou pas, mais le sujet demeure dans cette suite de problèmes qui ne se terminent pas dans le secteur de l'éducation qui est conduit au pourrissement». Par ailleurs, le responsable du Satef pense qu' «écourter les vacances de printemps où imposer aux élèves de travailler les samedis peut probablement faire naître un certain mécontentement chez les écoliers» et au secrétaire général du Satef d'ajouter qu' «il est temps d'en finir avec les décisions prises en haut et appliquées en bas». Ce syndicat pense qu'il est préférable d'étudier cette question de rattrapage au niveau des établissements où chaque directeur et son personnel, en sus des élèves, vont décider de la forme à donner à cette décision. Car il ne s'agit pas d'imposer une fiche nationale obligatoire à tout le monde, pense le responsable du Satef, qui considère qu'il faut vraiment impliquer les concernés dans les décisions.