Abdelaziz Ziari a transgressé, par cette démarche, la règle du silence et de marginalisation des partenaires sociaux, instaurée par son prédécesseur Djamel Ould Abbès. Le nouveau ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a reçu, dimanche dernier, le bureau exécutif national du syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Cette initiative marque ainsi l'ouverture des portes au dialogue, longtemps fermées aux syndicats autonomes. La nouvelle tutelle de ce secteur fragilisé par de nombreuses crises, à l'instar des pénuries répétées de médicaments et de vaccins, associées à une prise en charge lamentable des malades chroniques, devra faire face à de nombreux défis. M. Ziari, se doit de regagner la confiance des salariés de la santé publique. Pour assurer cette «lourde tâche», le membre du gouvernement de Sellal a entamé une série de rencontres avec les syndicats autonomes. Reçu dernièrement par M. Ziari, le SNPSSP a salué, dans un communiqué «l'initiative du nouveau ministre de la Santé» ayant «affirmé sa disponibilité et sa volonté d'être à l'écoute et de travailler avec nous, comme avec tous les partenaires sociaux, sur les bases de la concertation et du respect mutuel pour faire face aux graves problèmes que connaît le secteur de la santé». Un exposé détaillé soulevant la crise qu'endure «le système de santé depuis deux ans, caractérisée notamment par la rupture du dialogue, le non-respect des engagements de la tutelle des mesures répressives sans précèdent à l'encontre des praticiens spécialistes», a été présenté au ministre, indique la même source. S'agissant du concours de passage au grade de praticiens spécialistes principales, le ministre «s'est engagé à revoir les conditions et à réactiver la commission mixte MSPRH-SNPSSP chargée de ce dossier», confirme le syndicat. Quant à la plate-forme de revendications comportant sept points, défendue par le syndicat depuis 2010, le ministre de la Santé «s'est engagé à reprendre le travail autour de cette plate-forme dans une réunion de travail qui sera programmée incessamment». A noter que le SNPSSP revendique dans sa plate-forme, la révision du statut particulier des praticiens spécialistes de la santé publique, leur régime indemnitaire ainsi que l'impôt sur le revenu qui leur est appliqué, estimé à 35%, contre un taux de 10% pour les spécialistes universitaires.