Le chef du parti du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, a pris la parole hier, lors de son point de presse à Alger, pour s'exprimer sur la situation politique du pays, plus particulièrement sur les élections locales prévues fin novembre prochain. Un rendez-vous qui a donné l'occasion à M. Djaballah de souligner la position de son parti après la constitution du nouveau gouvernement. Ainsi, le premier responsable du FJD a affirmé devant la presse qu'il ne participera pas au vote, et que son Front appelle les autres partis à suivre le même chemin afin de mettre fin à une «mascarade» qui a vu son premier épisode le 10 mai dernier. «On a tenu notre conseil de la choura dernièrement et c'est là que la décision a été prise», a déclaré Abdallah Djaballah, indiquant ne pas vouloir participer à «la politique de la fraude». Il dit à ce propos : «Les partis, les personnes et tous les acteurs de la scène politique algérienne optent pour un système gouvernant qui ne fait que conserver les classiques méthodes basées sur la fraude et la corruption. On avait, par exemple, demandé la mise en place d'une commission indépendante pour l'organisation des dernières élections législatives, mais ils ont refusé et cela dans le but de garder les mêmes têtes afin de conserver leur autorité.» Quant au nouveau gouvernement drivé par un nouveau Premier ministre, le conférencier a qualifié cette mutation d'«inerte et fallacieuse» qui ne répond pas aux ambitions du peuple algérien : «C'est vrai que des changements ont été apportés, mais ce n'est qu'une nouvelle étape de la politique du bricolage de notre système, alors que la vie socioéconomique du pays est en péril». Interrogé sur la participation du Front pour la justice et le développement au nouveau gouvernement, Abdallah Djaballah répondra qu'«on nous a proposé par des intermédiaires d'intégrer deux ministres de notre parti, mais on a décidé de ne pas accepter et ce, dans la mesure où notre travail depuis des lustres est fondé sur la transparence et la confiance, loin de toute manipulation ou trahison des ambitions de nos partisans et celles du peuple algériens». La vague de critique lancée par M. Djaballah a fini par atteindre les partis politiques ; «ils n'hésitent pas à se vendre et faire fi de leurs principes pour satisfaire le système juste pour quelques sous ou des postes au gouvernement».