Le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie passe à l'acte. Hier, au siège national du Rassemblement populaire républicain (RPR), le Front a annoncé la création d'un « parlement » populaire. Celui-ci sera composé de 462 sièges. Ainsi, à titre d'exemple, le Front national algérien s'adjuge 20 sièges, le Front pour la justice et le développement (50), le Parti de l'équité et de la proclamation (31), le Mouvement national pour la nature et le développement (18). Les leaders des quatorze partis politiques qualifient de légitime cette initiative. Le président du Mouvement des nationalistes libres (MNL), Abdelaziz Ghermoul, a estimé que la mise en place de ce « parlement » répond à la volonté du peuple. Pour lui, les élections législatives ne se sont pas déroulées dans la transparence. Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement, était absent lors de la cérémonie. Son représentant a souligné que le « nouveau-né » représente pas moins de 2 millions de voix. Abdallah Djaballah, président du FJD, a mis l'accent sur la fraude ayant, selon lui, émaillé les élections du 10 mai. Il a fait savoir que l'Algérie n'a pas organisé des élections dignes de ce nom mais plutôt une « mascarade » avec la complicité de l'Union européenne. Il soutient que le pays est malade des pratiques du parti unique. Le président du FJD n'a pas manqué l'occasion de tirer à boulets rouges sur le Front des forces socialiste (FFS) et le Parti des travailleurs (PT) dont il a remis en cause le nombre de sièges obtenus. Selon M. Djaballah, le Conseil constitutionnel a « offert » des sièges à ces partis sans considération pour le nombre de voix. Il cite les cas des wilayas de Bordj Bou-Arreridj et Constantine pour ce qui est du FFS et Guelma pour le PT. Djaballah regrette que ces deux formations aient joué le jeu du pouvoir en cautionnant sa démarche lors de ces élections. Le président du Front de l'Algérie nouvelle, Djamel Benabdeslam, estime que sa participation aux élections n'est pas une erreur stratégique. « Nous voulions amorcer un changement pacifique, créer une nouvelle dynamique afin de consolider le processus démocratique et éviter à l'Algérie l'instabilité », affirme-t-il. La mise en place d'une nouvelle commission chargée de l'organisation des élections, l'amendement de la loi électorale figurent au rang des éléments « incontournables » de la plateforme de revendications de ce conglomérat de partis politiques. Pour rappel, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait affirmé, mercredi dernier, que l'appel de certains partis à la création d'un parlement populaire est plus qu'une utopie. « C'est une atteinte grave à l'Etat de droit, à la pratique de la démocratie et au respect de la volonté populaire », a-t-il indiqué.