Evénement culturel de la rentrée, le 17e Salon international du livre d'Alger (Sila) a été inauguré mercredi dernier au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex) par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui était accompagné du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, ainsi que des membres du gouvernement. Commençant sa visite par le stand de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), espace où se tiendront les conférences prévues lors de cette manifestation, le Président s'est ensuite dirigé au stand de l'ENAG où il s'est notamment entretenu avec les responsables autour de l'édition du Saint Coran, et ce, dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale islamique 2011» ou encore d'autres ouvrages comme ce livre de dessins sur la Révolution algérienne de Jamil Abou Bacha. Au stand d'Edif où s'est également rendu le Président, il lui a été fourni des explications autour de l'édition et de la commercialisation du livre. M. Abdelaziz Bouteflika a également visité les stands de l'OPU et de Dalimen, recevant à chaque halte explications et livres en cadeaux. I l achèvera sa visite par l'exposition dédiée au quotidien national El Moudjahid où l'on peut voir le parcours glorieux de ce journal, depuis les toutes premières pages imprimées par les dirigeants de la guerre de Libération en 1956. Depuis jeudi dernier, donc, le public, très nombreux, a commencé à affluer vers la Safex pour s'enquérir et...acquérir les dernières nouveautés éditoriales. Il faut dire qu'avec la participation de 41 pays dont l'Algérie, plus de 600 éditeurs ainsi qu'une centaine de participants parmi les professionnels de l'édition, métiers du livre, écrivains, poètes, universitaires et intellectuels algériens et étrangers, cette édition placée sous le signe «Mon livre, Ma liberté» promet d'être riche, d'autant que beaucoup de nouveautés sont à noter cette année, à commencer par le lieu qui accueille la manifestation. En effet, après deux éditions tenues dans des chapiteaux installés sur l'Esplanade du Complexe Mohamed-Boudiaf au 5-Juillet, voilà que le Sila retrouve son espace originel qui, du reste, offre de meil-leures disponibilités, voire commodités tant au public concernant notamment les moyens de transport (métro, tramway...) qu'aux participants concernant les espaces d'exposition, plus vastes et mieux aérés. Par ailleurs et au niveau de la programmation, les organisateurs ont apporté plusieurs nouveautés afin de mieux surprendre et mieux séduire le public qui est de plus en plus nombreux à fréquenter le salon chaque année. Conférences et colloque autour du cinquantenaire de l'indépendance Coïncidant avec la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, le Commissariat du salon, à sa tête son nouveau directeur, M. Hamidou Messaoudi, a mis sur pied un programme très éclectique afin de satisfaire les exigences les plus diverses, tout en gardant comme vecteur essentiel, cette célébration historique qui se matérialisera, du reste, par un certain nombre de conférences autour de l'histoire du mouvement national et de la guerre de libération nationale, l'édition en Algérie depuis 1962 à nos jours. La tribune sera ouverte également au débat autour de questions géopolitiques concernant les pays issus des indépendances. Les rencontres seront animées par d'éminents historiens, écrivains, chercheurs et spécialistes en relations internationales, parmi lesquels il y a lieu de citer Daho Djerbal, Fouad Soufi, Moula Bouaziz, Aissa Kadri, Tramor Quemeneur, Todd Shepard, Clement Henry Moore, René Gallissot, Pascal Boniface, Michele Brondino, Yvonne Fracasseti... Les auteurs africains ne seront pas en reste puisque, à travers les différentes maisons d'édition mais aussi l'espace «Esprit Panaf», reconduit pour la quatrième année consécutive, un programme spécial a été concocté pour rendre hommage aux cinquante ans de littérature africaine indépendante, célébration placée sous le slogan «Lettres d'Afrique». Sont prévus des conférences, des rencontres thématiques et un forum qui permettra de dresser le bilan de la littérature africaine. Lors de ce 17e Sila et comme de coutume, un colloque sera organisé les 28 et 29 septembre par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNERPAH) autour de la littérature et de l'histoire. Les participants à ce colloque en hommage à la grande figure de la littérature algérienne, Assia Djebar, se pencheront sur l'écriture du passé en s'intéressant aux historiens et aux chercheurs d'horizons divers ainsi qu'aux témoins qui se sont consacrés, en Algérie et à l'étranger, au champ des résistances algériennes. Hommage aux écrivains majeurs de la littérature algérienne Ce grand rendez-vous littéraire sera, par ailleurs, l'occasion idoine pour rendre hommage aux écrivains majeurs qui ont donné à la littérature algérienne toutes ses lettres de noblesse. Aussi, plusieurs hommages seront rendus à titre posthume à des écrivains disparus mais encore à d'autres qui continuent toujours à explorer les chemins sinueux de l'écriture pour offrir des productions de qualité. Parmi les auteurs retenus dans ce volet, il y a lieu de citer les deux figures martyres Ahmed Réda Houhou et Mouloud Feraoun. Les œuvres de ces grands intellectuels seront revisitées au grand bonheur des lecteurs. Une rencontre sera, également, dédiée à l'écrivain bilingue Rachid Boudjedra dont l'œuvre s'étend sur près d'un demi-siècle, ainsi qu'à Waciny Laâredj, écrivain et critique universitaire dont les travaux sont salués tant en Algérie qu'à l'étranger. Yasmina Khadra sera, lui aussi, honoré lors de cette édition, lui dont la notoriété dépasse actuellement les frontières du pays et dont l'œuvre est traduite dans plus d'une dizaine de langues de par le monde. Sans oublier, bien évidemment, tous les jeunes auteurs en ascension, dont l'œuvre contribue à inscrire les lettres algériennes dans le concert mondial. Un pôle cinéma au 17e Sila C'est l'une des nouveautés de cette 17e édition et elle promet de plaire aux très nombreux cinéphiles. Du 22 au 27 septembre, et en partenariat avec la Cinémathèque algérienne, un cycle intitulé «Lignes en bobines» sera en effet, dédié au 7e art. Les passionnés de cinéma pourront ainsi, à raison de trois séances par jour (la dernière séance de 18h sera suivie quotidiennement d'un débat autour de la projection), découvrir des œuvres cinématographiques adaptées de romans algériens et étrangers à savoir «L'Opium et le bâton» de Ahmed Rachedi (d'après le roman de Mouloud Mammeri), «Les Déracinés» de Lamine Merbah (d'après l'ouvrage de Djillali Sari), «La Bataille d'Alger», de Gillo Pontecorvo (d'après le texte de Yacef Saâdi), «L'honneur de la tribu» de Mohammed Zemmouri (d'après Rachid Mimouni), «Le Vent du Sud» de Mohammed Slim Riad (d'après Abdelhamid Benhadouga), «Le Pain nu» de Bachir Benhadj (d'après le roman de Mohamed Choukry), «Pour qui sonne le glas» de Sam Wood (d'après le roman de Ernest Hemingway), «Les voleurs et les chiens» de Kamel Sheikh (d'arès le roman de Nadjib Mahfouz). Du théâtre et de la musique aussi... Le Sila donnera également rendez-vous aux amateurs de théâtre et de musique, à travers des spectacles de référence. Ainsi, lundi 24 septembre, deux représentations théâtrales de la pièce «La fontaine d'Or» seront données (à 16h30 et à 21h). Produit par la compagnie «Sopie l'a dit», le texte de Geneviève Buono et Claude Chevallier, mis en scène par Lounès Tazaïrt, raconte, en 50mn, l'histoire de la guerre de l'indépendance de l'Algérie, vue à travers les aventures d'une paysanne algérienne Nadia. L'histoire de Nadia est avant tout destinée au jeune public, mais le public adulte y est aussi convié. Enfin et pour ce qui est du volet musical, un concert de jazz sera donné, en collaboration avec l'Institut culturel italien. Le Flinta Quartet offrira aux mélomanes une palette musicale riche, puisée dans son répertoire personnel mais aussi dans les grands standards du genre. Pour consulter le programme détaillé, aller sur le site du salon : www.sila-dz.com