Encore une fois, l'Algérie a plaidé à New York, insistant sur la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes. Pour rappel, en 2010, l'Algérie a également fait de même par le biais de représentant à l'ONU, indiquant que cet état de fait, encouragerait les terroristes non seulement à récidiver mais de procéder au recrutement et de s'approvisionner en armes. En effet, intervenant à la réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme nucléaire, organisée en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, la délégation algérienne a indiqué que l'Algérie estime que le parachèvement de l'architecture légale contre le terrorisme commande l'adoption d'une convention globale de l'ONU contre le terrorisme devant intégrer la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes pour la libération d'otages. Par ailleurs, la représentante de l'Algérie a souligné que cette réunion est l'occasion de réaffirmer l'engagement commun de lutter contre le terrorisme dans toutes ses manifestations dont le terrorisme nucléaire. Elle a également considéré que la lutte contre le terrorisme nucléaire ne peut être isolée des efforts requis pour le désarmement et la non-prolifération, afin de libérer le monde du danger que représentent les armes de destruction massive. A ce propos, l'Algérie appuie l'établissement d'une zone exempte d'armes de destruction massive au Moyen-Orient et soutient les efforts du facilitateur, M. Jako Laajava, visant à lancer le processus de création de cette zone lors de la conférence sur le Moyen-Orient prévue à Helsinki (Finlande) avant la fin décembre prochain. Par ailleurs, la délégation algérienne a affirmé que l'Algérie apporte sa contribution au cadre multilatéral global visant à combattre le terrorisme nucléaire, tout en rappelant avoir adhéré à l'ensemble des instruments de lutte antiterroriste. A ce propos, la délégation a fait savoir qu'au plus fort de la violence terroriste qu'elle a connue dans les années 90, l'Algérie a assuré une protection adéquate des matières et sources radioactives ainsi que les installations nucléaires. Ce n'est pas la première fois que l'Algérie plaide auprès de l'ONU et de ses institutions chargées de la lutte contre le terrorisme pour la criminalisation du paiement des rançons aux terroristes. En 2010, l'Algérie et par le biais de son représentant à la deuxième revue par l'ONU de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme tenue du 7 au 9 septembre à New York, le conseiller auprès du président de la République, a recommandé que, dans le prolongement de la décision de l'Union africaine prise lors du sommet de Syrte (Libye) en juin 2009, il convient d'appeler la communauté internationale à œuvrer pour l'amélioration du dispositif juridique international de lutte contre le terrorisme. Une amélioration qui passe par l'adoption d'une résolution spécifique du Conseil de sécurité des Nations unies renfermant une disposition juridique plus contraignante que celle figurant dans sa résolution 1904, qui devrait incriminer aussi bien le paiement de rançons que l'élargissement des détenus pour activités terroristes en contrepartie de la libération d'otages. Même si elle comporte des aspects positifs, la résolution 1904 de décembre 2009 du Conseil de sécurité des Nations unies n'appelle pas de manière expresse à incriminer le versement de rançons aux terroristes. Ce qui a encouragé les groupes terroristes à poursuivre les opérations de kidnapping en innovant par le recours à la sous-traitance auprès de réseaux de criminalité organisée (cas des Français Pierre Camette et Michel Maurice Germaneau, des deux diplomates canadiens, des trois Espagnols et des deux Italiens), a-t-il insisté. Il a également recommandé l'adoption d'une résolution de l'Assemblée générale qui donnerait mandat à ses organes compétents d'engager le processus d'élaboration de mesures complémentaires aux conventions pertinentes déjà existantes, à savoir la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme de 2002 et la Convention internationale contre la prise d'otages de 1979. Le paiement des rançons et le dit «printemps arabe» ont permis aux groupes terroristes de procéder aux recrutements de milliers de jeunes et de s'équiper en armes, les plus sophistiquées. La voix de l'Algérie visant à éradiquer les racines du terrorisme sera-t-il entendue cette fois-ci ? Attendons pour voir.