Le siège des services de renseignement de l'armée de l'air, l'un des organes du régime de Bachar al-Assad les plus actifs dans la répression en Syrie, a été la cible d'attentats-suicide qui ont fait une centaine de morts et de blessés, rapportent des insurgés et des opposants. Le Front al-Nousra, considéré comme un mouvement rebelle salafiste, a revendiqué sur Facebook cette attaque menée dans le faubourg de Harasta dans la nuit de lundi à mardi. Il présente le siège de ces services de renseignement comme l'un des principaux centres de torture dans la répression engagée depuis mars 2011 par le régime de la famille Assad, au pouvoir depuis 1970. «De fortes ondes de choc ont fait voler les vitres en éclats et dévasté les devantures des magasins. C'est comme si une bombe avait explosé dans chaque maison du quartier», a dit un habitant de Harasta. Se fondant sur le nombre d'ambulances arrivées sur les lieux et sur l'ampleur des explosions, des activistes ont estimé à au moins 100 le nombre de victimes parmi les membres du renseignement de l'armée de l'air. Les autorités n'ont fourni aucun bilan. Les forces de sécurité ont bouclé le secteur et des tireurs d'élite ont été déployés le long des rues menant au site des explosions. Interrogés par Reuters, des Damascènes et des opposants ont fait état de violentes explosions suivies d'une fusillade. Sur des images tournées par des activistes, dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, on peut voir une forte explosion. «Décision a été prise de frapper les services de renseignement de l'armée de l'air parce qu'ils sont l'une des divisions les plus célèbres des forces de sécurité et une citadelle de la répression dont l'ampleur n'est connue que de Dieu», écrit Al-Nousra dans un communiqué sur Facebook. Ces services sont dirigés par le général Djamil Hassan, l'un des principaux lieutenants de Bachar al-Assad. Ses membres sont en grande partie issus de la minorité alaouite, à laquelle appartient le président syrien. On ignore si Djamil Hassan était présent au moment de l'attaque. Les rebelles disent que des centaines d'opposants ont été emprisonnés sans inculpation et torturés dans les locaux de Harasta. Dans un communiqué, le Conseil national syrien, principale structure politique de l'opposition, a exprimé son inquiétude quant au sort des prisonniers détenus dans ce bâtiment.